Publicité

[Vidéo] Terres: les cas de compensation inégale pour Terre-Rouge–Verdun traités

30 janvier 2017, 21:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

[Vidéo] Terres: les cas de compensation inégale pour Terre-Rouge–Verdun traités

 

Le Valuation Office aurait-il fauté ? En tout cas, l’achat des terres dans le cadre de la construction de la route Terre-Rouge – Verdun par le gouvernement, en 2011, ne fait pas l’unanimité. Une dizaine de familles n’ont reçu que Rs 600 000 par arpent, alors que d’autres, dont les terrains se situent à côté, ont perçu jusqu’à Rs 2,4 millions par arpent.

Comment expliquer cette disparité ? Sollicité par l’express, le vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun, explique que les dossiers de ces familles lésées, actuellement étudiés au niveau de l’Assessment Board (une entité qui se trouve sous ce ministère), seront traités en priorité…


 

«J’ai mis sur pied un comité avec des officiers de mon ministère ainsi que du Valuation Office. Nous activerons les procédures, les familles recevront bientôt l’interim payment D’ajouter qu’un notaire sera désigné par le State Law Office. «Les fonctionnaires se présenteront à l’Assessment Board afin d’expliquer la disparité dans les paiements proposés.»

En effet, les chiffres rendent perplexes. Comment expliquer un écart de Rs 1,9 million l’arpent ? Dans les régions de Belle-Terre, Highlands et Petit-Camp, des planteurs sont révoltés. Baruth Gopee est l’un d’eux. Son terrain se situe dans un bloc d’une superficie de cinq arpents. Sauf qu’il a refusé la compensation de Rs 600 000 l’arpent que lui a proposée l’État. Ses voisins, dont le terrain se trouve dans le même bloc, ont perçu Rs 2,5 millions l’arpent.

Région encore très prisée

À peine quelques mètres plus loin, des terrains jouxtent la route qui mène à Valentina. Pour ces lopins de terre, les propriétaires ont reçu une compensation de Rs 6,5 millions par arpent. S’ajoute à cela l’acquisition de terres à deux pas de là, d’une superficie de 11,8 arpents, par la State Bank of Mauritius. Les familles auraient perçu Rs 15 millions par arpent.

Autre point mis en avant par ces planteurs : les 2 300 arpents de terrains sous l’égide de la State Land Properties Development Corporation et qui ont été «earmarked» par l’État pour ledéveloppement. «Cela démontre clairement que cette région est encore très prisée», constate Mohun Fowdar, le porte-parole des planteurs. Il dit ne pas comprendre comment l’évaluation de leurs terrains est inférieure à celle du Morcellement Aurea, dont la valeur s’élève à environ Rs 25 millions l’arpent.


 

Comment expliquer une telle disparité ? Dans les milieux proches du Valuation Office, l’on laisse entendre que tout semble indiquer qu’il peut s’agir d’une mauvaise évaluation. D’ajouter que plusieurs critères sont pris en considération. Parmi eux, la région, la vocation – c’est-à-dire s’il s’agit d’un terrain commercial, agricole ou encore résidentiel – et les possibilités de développement.

Peut-il y avoir une telle disparité en ce qui concerne des terrains à côté les uns des autres ? «Oui, sauf si les possibilités de développement d’un terrain sont très minimes. Par exemple, si un terrain fait partie de la zone d’irrigation, il n’existe pas d’énormes moyens de le développer. Le prix va chuter, mais pas pour le terrain résidentiel qui se trouve juste à côté», avance-t-on.

L’express a tenté d’obtenir des explications du Valuation Office, qui se trouve sous le ministère des Finances, mais nos requêtes sont restées vaines.

Un recours à l’ICAC envisagé  

<p>Les planteurs qui se disent lésés avaient souhaité l&rsquo;intervention de l&rsquo;ancien ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain. Autres interventions espérées : celles de Pravind Jugnauth et de Showkutally Soodhun. Ils souhaitent que le premier nommé prenne des actions contre ceux qui ont &laquo;<em>lourdement fauté&raquo;</em> du côté du <em>Valuation Office</em>. Et demandent au ministre du Logement de trouver des solutions, surtout parce qu&rsquo;il a été élu dans cette circonscription. Les planteurs envisagent sérieusement de solliciter l&rsquo;Independent Commission against Corruption si leurs nombreux appels restent sans réponse.</p>

 

«Enn sou pann gagné an rétour»

<p>Leurs terrains leur ont été arrachés depuis 2011. Et le cauchemar dure toujours pour ces familles. <em>&laquo;Zot inn kas nou karo. Zot inn diviz sa an dé.&raquo;</em> C&rsquo;est le témoignage empreint d&rsquo;émotion d&rsquo;Indrawtee Boodhoo, 72 ans. Une bonne partie de son terrain agricole a été acquise par l&rsquo;État en 2011, l&rsquo;autoroute Terre-Rouge-Verdun la traversant. Cette planteuse songeait à un avenir serein pour ses enfants, sauf que le destin en a choisi autrement. &laquo;<em>Zot inn pran par fors. Zot ti bizin pans bann ti planter. Enn sou pann gagné an rétour. Tou kas fini ek avwé, avoka ek fer lafidavit.&raquo; Le sentiment d&rsquo;indignation est partagé par Baruth Gopee. &laquo; Nou bizin lazistis&raquo;,</em> martèle le sexagénaire.</p>