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Entreprises: les espaces de «coworking» ont le vent en poupe

25 janvier 2017, 18:00

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Entreprises: les espaces de «coworking» ont le vent en poupe

Qu’est-ce qu’un espace de «coworking»?

Un espace de travail en commun qui réunit des startups, freelancers ou encore des particuliers en quête d’un espace professionnel pour travailler en toute quiétude. Telle est la définition des espaces de coworking dans sa forme la plus basique. Mais le concept est loin de s’arrêter là. Comme l’explique Muriel Yvon, Community and Office Manager de The Ground Collaborative Space : «Chaque espace de coworking a sa propre identité et ses propres spécificités.» Et c’est le cas de le dire. The Hive, par exemple, se décrit comme un «troisième poste de travail», ou «third desk». Le principe est qu’un entrepreneur a un bureau fixe d’où il opère et un autre chez lui. L’objectif du third desk est d’optimiser le travail de l’entrepreneur. L’idée est de lui offrir la possibilité de disposer d’un autre espace de travail, un peu à la manière d’un stop-over, où il peut venir compléter un travail, rencontrer ses clients ou conduire des entretiens, par exemple, explique Valérie Imbert Kerambrun, responsable de marketing de The Hive. C’est d’ailleurs sur cette dimension «nomade» de l’entrepreneur que mise The Hive. Celui-ci compte ouvrir d’autres espaces de coworking à travers l’île, notamment dans la smart city de Cap-Tamarin et à Port-Louis. «L’idée est de permettre à l’entrepreneur de bouger dans les différents bureaux de The Hive, dépendant de son travail et de son emploi du temps. S’il a un rendez-vous à Tamarin, il pourrait le faire dans une autre branche de The Hive à Tamarin», explique Valérie Imbert. Autre particularité de The Hive : sa petite taille. The Hive souhaite délibérément garder le nombre de membres à 30. La raison : garder l’espace de coworking à «taille humaine».

Tout comme The Hive, The Ground vise les startups, les freelancers mais également les expatriés à la recherche d’un lieu de travail ou encore les créateurs et même quelques entreprises de plus grande taille. Des bureaux fermés ont d’ailleurs été prévus en ce sens. Au total, ce sont 1 000m2 qui ont été aménagés dans un ancien entrepôt du groupe IBL à Cassis pour la création de cet espace de coworking. The Ground peut accueillir environs 100 entrepreneurs dans ses locaux.

Quant à l’espace collaboratif de La Turbine, qui a officiellement ouvert ses portes en octobre 2016, le concept suit plus ou moins la même tendance que les espaces de coworking susmentionnés, sauf qu’il fait également office d’espace de travail, de formation et de soutien pour les entreprises sous la férule de La Turbine, l’incubateur d’entreprises du groupe ENL. «Nous avons actuellement trois incubés qui y opèrent en sus de six autres startups qui opèrent dans divers secteurs, tels que le Web marketing, le Web design, la vidéographie ou encore la traduction, entre autres», explique-t-on du côté de La Turbine. Du reste, deux autres startups devraient rejoindre l’espace de coworking de La Turbine en février.

Plus qu’un bureau, une zone de réseautage

Les entrepreneurs que nous avons rencontrés à The Hive sont unanimes : la convivialité, la flexibilité, le réseautage et les collaborations sont parmi les nombreux avantages qui découlent de la fréquentation des espaces de coworking. Alain Bertrand fait partie de ces entrepreneurs qui y opèrent. Sa société est spécialisée dans la signalétique numérique (Digital Signage) pour le marché local. Auparavant, il travaillait de chez lui, ce qui n’était pas forcément le lieu le plus adapté pour recevoir des clients ou encore être productif, explique-t-il. Raison pour laquelle il lui fallait un espace professionnel où il pourrait travailler en toute quiétude. «Les espaces de coworking, ce sont aussi et surtout, beaucoup d’échanges et de réseautage. Ce sont des espaces qui nous permettent de rencontrer d’autres entrepreneurs et de créer des synergies qui peuvent nous aider à développer notre business, des facteurs très importants pour les entrepreneurs. À travers les espaces de coworking, c’est tout un écosystème de Petites et moyennes entreprises qui se met en place», soutient Alain Bertrand.

Et ce n’est pas Nathalie Sanchez qui dira le contraire. La consultante en Business Development, Sales Skills et en ressources humaines était en période d’essai jusqu’à février à The Hive au moment où nous l’avons rencontré. Verdict : «Superbe ! C’est 100 % bénéfices, le cadre est agréable, les échanges intéressants, la situation géographique idéale», s’exclame notre interlocutrice. Et d’ajouter que la dimension humaine est un aspect qui compte beaucoup pour elle tout comme  pour Alain Bertrand.

Comme le rappelle Muriel Yvon, l’idée même du coworking est justement de se tourner davantage vers le partage, l’échange et le côté humain, des valeurs «que l’on voit de moins en moins dans un monde individualiste», avance la Community and Office Manager de The Ground. C’est d’ailleurs pour cela que The Hive et The Ground ne comptent pas se contenter d’être que des espaces de travail. Ils envisagent de tenir des événements, des soirées de réseautage à l’intention de leurs membres, ou même créer un jardin bio sur le toit de The Ground à Cassis. «L’idée est d’inviter les membres à planter des légumes qu’ils pourront ensuite échanger, voire se vendre entre eux, par exemple», avance Muriel Yvon. Et d’ajouter que l’idée de créer des partenariats avec des espaces de coworking étrangers est également à l’étude. À savoir que The Ground devrait ouvrir ses portes officiellement en mars alors que The Hive démarre ses activités cette semaine.

Les défis

Pour Marie Noëlle Elissac Foy, directrice de The Talents Factory, et installée à The Hive depuis peu, le plus gros défi sera d’expliquer aux entrepreneurs l’importance d’investir dans un cadre de travail professionnel. «Travailler de chez soi peut certes être une option pratique et moins onéreuse dans un premier temps, mais avoir un espace de travail professionnel, détaché de sa vie personnelle, et flexible contribue à optimiser ses opérations et à développer son business», explique-t-elle, en parlant de sa propre expérience. Et d’ajouter que le désir de se connecter, de collaborer et de communiquer existe bel et bien chez les entrepreneurs et les espaces de coworking pourrait donc contribuer à développer l’éco-système entrepreneurial dont le pays a tant besoin s’il veut véritablement que les Petites et moyennes entreprises deviennent «l’épine dorsale» de l’économie, tel qu’ambitionne le gouvernement. Pour Muriel Yvon, les espaces de travails collaboratifs devraient continuer à se développer dans les années à venir, notamment avec la venue de jeunes entrepreneurs qui affectionnent  particulièrement ce genre de  cadre professionnel.

Et les prix dans tout ça ?

Là encore, chaque espace de travail collaboratif a ses propres forfaits, tantôt journaliers, tantôt mensuels ou annuels. À The Hive, par exemple, l’on propose différent types d’abonnement comme l’abonnement «sédentaire», «corporate» ou «nomade» avec des prix variant entre Rs 3 000 et Rs 9 000 par mois. Chez The Ground, l’abonnement peut couvrir l’usage de l’espace pour une journée, dix jours ou un mois. Mais, concrètement, à quoi les entrepreneurs ont-ils droit dans les espaces de coworking ? Le forfait mensuel de La Turbine comprend : un espace de travail, une chaise, l’accès à la connexion Wi-Fi, aux salles de conférences, un locker et un accès 24/7. À The Hive, outre l’espace commun, le forfait inclut l’accès à un coin de lecture ou encore à une cuisine. Alors que The Ground compte, pour sa part, proposer à ses locataires une cafeteria bio également accessible au public, ainsi que l’accès à des cabines téléphoniques si l’entrepreneur a besoin de faire des appels en toute discrétion. Le point commun : convivialité et espace professionnel.

Ce qui différencie les espaces de coworking des espaces bureaux traditionnels, c’est le prix car un espace bureaux classique en région urbaine se paie à partir de  Rs 10 000 par mois, voire plus. Mais l’idée n’est pas de faire concurrence aux espaces bureaux classiques, comme le rappellent nos interlocuteurs. «L’objectif n’est pas que l’entrepreneur reste dans l’espace de coworking pour toujours. C’est un lieu où il vient se développer jusqu’au moment où ses opérations deviennent tellement importantes, qu’il doit bouger vers des espaces de travail exclusivement dédiés à son entreprise, surtout s’il doit recruter», explique Nathalie Sanchez. Et pour cause, les desks dans les espaces de coworking sont généralement dédiés à une seule personne à la fois, soit à l’entrepreneur lui-même.

Les «Coworking Spaces»,  concept très populaire à l’étranger

<p><strong>Dans les pays occidentaux, le concept est bel et bien ancré dans les mœurs. Le site Web &laquo;coworkinginitiatives.com&raquo;, dédié aux initiatives d&rsquo;espaces de travail collaboratifs en France dénombre plus d&rsquo;une quarantaine d&rsquo;espaces de coworking dans l&rsquo;Hexagone. Détaillant les valeurs spécifiques du &laquo;coworking&raquo;, le site souligne que la durabilité, la communauté, la coopération, l&rsquo;ouverture et l&rsquo;accessibilité. &laquo;<em>Pour faciliter la circulation de l&rsquo;information et des idées par la rencontre, et stimuler la créativité par l&rsquo;interaction, les espaces de </em>coworking&nbsp;<em>constituent un cadre de travail approprié à la nouvelle génération de travailleurs en mobilité. Au-delà de la mutualisation des ressources et des moyens, les espaces de </em>coworking <em>mettent en avant à travers la rencontre, la mutualisation d&rsquo;idées, de projets professionnels et personnels</em>&raquo;, explique le site. Plusieurs initiatives existent également aux États Unis et en Asie, entre autres.</strong></p>