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Isabelle Jeannot: «Il faut permettre aux dirigeants de régler leurs problèmes en interne»

24 janvier 2017, 22:12

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Isabelle Jeannot: «Il faut permettre aux dirigeants de régler leurs problèmes en interne»

 

En bon capitaine, Isabelle Jeannot garde le cap. Elle s’accorde quatre ans supplémentaires pour maintenir le kick-boxing mauricien sur la voie du succès. Réélue à la présidence de la fédération en décembre, elle dévoile ses projets pour 2017 et donne son avis sur les points saillants de la nouvelle Sports Act.

Vous avez rempilé pour quatre ans à la présidence de la FMKBDA. Qu’est-ce qui vous motive ?

L’envie de voir la discipline progresser au niveau international. En acceptant la présidence en 2015, j’avais fait un plan de travail sur un minimum de quatre ans. Deux ans seulement se sont écoulés. Je suis prête à continuer à travailler pour faire avancer les choses.

Êtes-vous satisfaite de la manière dont vous avez mené votre petite révolution au cours de ces derniers mois ?

J’ai fait au mieux. J’ai pris les commandes alors que la fédération connaissait des petits soucis en interne. Maintenant, on a retrouvé une certaine stabilité. Mes collaborateurs dans le comité sont motivés. La fédération est dirigée par une équipe unie.

Mais une Mauricienne, en l’occurrence vous-même, élue au sein de la commission féminine de la World Association of Kick-boxing Organisation (WAKO), c’est bien un sacré tour de force…

Certes, c’est une belle première. Mais à ce niveau j’attends de voir comment vont évoluer les choses. Depuis mon élection, il n’y a pas eu de prise de contact. J’ai relancé la commission féminine la semaine dernière par courriel. J’espère pouvoir nouer les liens et commencer à travailler pour faire progresser le kick féminin et la discipline en général.

Isabelle Jeannot la militante n’a-t-elle pas peur des obstacles ?

Je suis une femme à la tête du kick-boxing qu’on qualifie souvent de sport d’hommes. Le kick, soit on aime soit on n’aime pas. Mais quand on est passionné, aucun obstacle n’est insurmontable. Pour arriver à la présidence, j’ai travaillé dur. Si les filles veulent réussir dans ce monde, il faudra faire pareil et ne pas se préoccuper des préjugés.

Une bataille reste en suspens. Celle d’intégrer le kick-boxing au programme des Jeux des îles de l’océan Indien. Qu’en est-il ?

Je ne désespère pas. Au niveau régional, je n’ai pas eu le soutien souhaité avec les présidents des fédérations des autres îles. Après plusieurs sollicitations, j’ai mis le projet en veilleuse. Le kick-boxing mauricien n’a plus rien à prouver au niveau régional. On se concentre plutôt sur une progression internationale.

Jetez-vous l’éponge ?

Non. Mais au niveau international, il y a un travail colossal qui se fait pour que le kick soit reconnu par le Comité international olympique. Si les accords sont scellés à ce niveau, les choses se concrétiseront, également, au niveau régional.

Vous dites miser sur une progression internationale. Qu’entre-voyez-vous pour nos tireurs en 2017 ? – Une fructueuse participation aux Championnats du monde seniors au Brésil. Fabrice Bauluck et James Agathe tenteront de reconquérir leurs titres de champion du monde. Bryan Jameer et Jessica Jocelyn devraient également revenir avec deux médailles. On continuera le travail entrepris avec les jeunes et les filles cette année.

La relève vous inquiète-t-elle ?

 Non. On la forme progressivement. Il y a un bel engouement chez nos jeunes et nos éléments féminins. Cette année, deux nouveaux tournois leur sont consacrés. En août, il y aura une compétition exclusivement pour les tireurs âgés de 7 à 12 ans. En septembre, on aura un tournoi féminin.

La FMKBDA nous a habitués à des galas de haut niveau. Que nous concoctez-vous pour 2017 ?

 On travaille sur un gala avec l’Afrique du Sud. Lors de l’événement, Fabrice Bauluck devrait remettre sa ceinture mondiale en jeu (NdlR : ceinture RCFAI des poids coqs obtenue en juin 2016 en Afrique du Sud). On souhaite, également, organiser un combat pour James Agathe. Une ceinture mondiale sera aussi en jeu. Ce sera notre défi au niveau organisationnel. C’est un événement mondial et il nous faudra respecter certaines exigences. Je lance, donc, un appel aux sponsors.

Selon la nouvelle Sports Act (NdlR : promulguée le 12 janvier 2017), trois de vos membres ne peuvent siéger au sein du comité. Quelles sont les dispositions prises à cet effet ?

 Ces trois membres sont Fabrice Bauluck (NdlR : trésorier), James Agathe et Jessica Jocelyn (membres). En tant qu’athlètes, ils ne peuvent faire partie du comité. Le comité travaille pour les remplacer. La fédération fonctionnera en conformité avec la nouvelle loi.

Quel est votre avis sur cette clause ?

 Je suis contre. Une discipline vit grâce à ses athlètes et à ses entraîneurs. Il est important que ces derniers puissent participer aux prises de décision et faire remonter les informations. Chez nous, le comité fonctionnait parfaitement avec Fabrice Bauluck et James Agathe qui était dans le précédent bureau. En plus, les personnes qui souhaitent intégrer une fédération ne courent pas les rues. Les dirigeants des fédérations sportives travaillent bénévolement. Pour vouloir faire ce travail, il faut que la personne se passionne pour le sport et surtout la discipline. Et ces personnes-là sont celles qui sont déjà dans le cercle.

La section 9 (9) de la 3e partie (A) de la loi permet l’intervention du ministre des Sports en cas de conflits internes. Considérez-vous que ce rôle devrait revenir au MJS ?

 Tout dépend de l’intensité du conflit et de son impact sur le bon fonctionnement de la fédération. Dans un premier temps, je pense qu’il faut permettre aux dirigeants de régler leurs problèmes en interne. Le ministère finance le développement de la discipline et soutient les athlètes. Mais les membres du comité directeur sont des bénévoles. Par contre, il est normal que le ministère ait un droit de regard sur l’utilisation de son argent.