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Reprise de Chapecoense: «un tourbillon d'émotions»

21 janvier 2017, 15:25

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Reprise de Chapecoense: «un tourbillon d'émotions»

Maire de Chapeco, Luciano Buligon aurait dû embarquer dans le vol Lamia dont le crash a fait 71 victimes fin novembre, dont presque toute l'équipe de football sa ville, Chapecoense, mais ce jour-là, il a été retenu à une réunion à Sao Paulo.

Avant le retour du club sur le terrain, samedi, en match amical contre Palmeiras, l'édile a confié à l'AFP qu'il s'attendait à un «tourbillon d'émotions», tout en espérant se servir aussi de la nouvelle notoriété de sa ville de 210.000 habitants pour mettre en avant ses valeurs.

Que représente pour votre ville ce retour de son équipe sur les terrains de foot?

«Ce sera le premier chapitre de la reconstruction de Chapecoense. Il ne s'agit pas d'oublier la tragédie, au contraire, mais nous voulons revivre au rythme des victoires, des défaites et toutes ces émotions que cette équipe nous a fait vivre. Ce sera un tourbillon d'émotions, il y aura des pleurs, des rires, des applaudissements... Après les hommages, tout ça va se transformer en bon football, en fair-play et en solidarité sur le terrain. A titre personnel, je m'attends à revivre dans ma tête des moments difficiles, revoir ces tribunes pleines et silencieuses lors de la veillée funèbre collective. Il faut tourner la page, sans oublier ce qui s'est passé. Leur mort n'a pas été en vain.»

Comment une ville comme Chapeco fait face à cette nouvelle notoriété?

 «Nous sommes encore en train d'essayer de comprendre ce qu'il nous arrive. Chapeco s'est ouverte au monde à cause de cette tragédie. Cette commotion mondiale nous a réconforté, l'énorme vague de solidarité nous a aidé à redresser la tête et à regarder de l'avant. Nous sommes une petite ville, nous ne sommes pas habitués à cette notoriété. Nous devons nous assurer de bien faire face à l'afflux de nouveaux visiteurs et surtout de faire en sorte que la mémoire de cette équipe soit mise en valeur.»

Quelle image voulez-vous que le monde retienne de Chapeco?

 «À travers l'équipe, nous avons montré un esprit un peu champêtre, un football ludique, à l'ancienne, avec ses traditions et avec les gens qui vont au stade en famille. Pour nous, le football va bien au-delà de terrain. Chapecoense est avant tout une association, comme son nom l'indique (le nom officiel est Associação Chapecoense de Futebol, ndlr). L'équipe n'a jamais eu de grand rival, nous sommes la plus grande ville sur un rayon de plus de 400 km. Pour nous, le football, c'est une histoire d'union, nous avons un esprit associatif très fort. D'ailleurs, notre économie est portée par de grandes coopératives, bancaires ou agricoles. Cet esprit associatif nous a permis d'être la plus petite ville a avoir une équipe en première division du championnat brésilien».

Propos recueillis par Louis Génot