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Palmyre: l'Unesco dénonce les nouvelles destructions de l'EI, «un crime de guerre»

20 janvier 2017, 16:09

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Palmyre: l'Unesco dénonce les nouvelles destructions de l'EI, «un crime de guerre»

La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a dénoncé vendredi les nouvelles destructions de trésors archéologiques par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à Palmyre, «un crime de guerre et une immense perte pour le peuple syrien et l'humanité».

Des informations et des images satellitaires ont confirmé vendredi la destruction de plusieurs monuments dans la cité antique de Palmyre, dans le centre de la Syrie, dont l'EI s'est à nouveau emparé en décembre.

«Cette destruction délibérée est un nouveau crime de guerre. C'est une immense perte pour le peuple syrien et pour toute l'humanité», a réagi Irina Bokova, dans un communiqué.

«Ce nouveau coup porté au patrimoine culturel, quelques heures après que l'Unesco ait été informée d'une exécution massive dans l'ancien théâtre de Palmyre, montre combien le nettoyage culturel conduit par des extrémistes vise à la fois les vies humaines et les monuments historiques, afin de priver le peuple syrien de son passé et de son avenir», a-t-elle ajouté.

Elle a rappelé que «la protection du patrimoine est indissociable de la protection des vies».

Début décembre, l'EI avait créé la surprise en s'emparant de nouveau de Palmyre, cité vieille de plus de 2.000 ans, qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique, classée au patrimoine mondial de l'Humanité.

L'EI avait pris le contrôle de Palmyre en mai 2015, provoquant au nom de sa vision de l'islam, qui considère les statues humaines ou animales comme de l'idolâtrie, d'énormes dommages aux vestiges antiques du site, ce qui avait soulevé l'indignation de la communauté internationale. Il en avait été chassé en mars 2016 par l'armée syrienne appuyée par la Russie.

Vendredi, le directeur des Antiquités et musées syriens Maamoun Abdelkarim a déclaré à l'AFP que les jihadistes avaient notamment détruit le tétrapyle, un monument carré comportant quatre colonnes à chaque coin, érigé à l'époque de Dioclétien, à la fin du IIIe siècle, période durant laquelle la reine Zenobie atteint l’apogée de son pouvoir à Palmyre.

Le théâtre romain, qui compte neuf rangées de gradins, est daté du deuxième siècle de notre ère. Lors de sa première occupation de la ville, de mai 2015 à mars 2016, l'EI l'avait utilisé pour des exécutions publiques.

«Dès le premier jour, je m'attendais à un terrible scénario (...). La bataille pour Palmyre est culturelle et pas politique. Je n'ai pas compris comment la communauté internationale et les acteurs du conflit syrien ont accepté que Palmyre tombe», a ajouté M. Maamoun.