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CAN-2017/Gabon: son excellence Pierre-Emerick 1er

13 janvier 2017, 18:31

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CAN-2017/Gabon: son excellence Pierre-Emerick 1er

Pointe de diamant d'une équipe, star métisse d'Europe et d'Afrique, attaquant stylé qui rêve du Real Madrid, «Son Excellence» Pierre-Emerick Aubameyang aborde la Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2017) en terrain conquis à domicile, malgré les limites sa sélection nationale, le Gabon.

A quelques heures du coup d'envoi contre la Guinée-Bissau samedi, le Franco-Gabonais aux cheveux ramenés en crète travaille ses pointes de vitesse sous le regard du coach espagnol José Antonio Camacho, qui doit instiller de la cohérence dans un groupe mêlant quelques joueurs de renom et des anonymes.

«Après le premier match». Calme, souriant, l'artiste du Borussia Dortmund écarte poliment les demandes pressantes d'interviews. «Il nous a toujours pris de haut», soupire un journaliste africain, symptome d'un malaise palpable autour des sélections du continent, où la réussite des bi-nationaux en Europe peut susciter jalousie et incompréhension au pays.

«Pierre est l'un des meilleurs footballeurs du monde. Le Gabon a de la chance d'avoir Aubameyang dans son équipe», balaie Camacho qui, lui, découvre l'Afrique, pointant même un risque de dépendance des Panthères à leur vedette: «Il est difficile pour le Gabon d'aller loin si nous n'avons pas le meilleur Aubameyang».

Meilleur buteur de la Bundesliga, élu meilleur joueur d'Allemagne du début de saison, Aubameyang débarque à la CAN-2017 au meilleur de sa forme.

«Progression phénoménale»

«Pour moi ce sera le joueur du tournoi. Je le crois car c'est l'un des rares joueurs qui peut faire la différence seul devant. Il le fait déjà à Dortmund dans un grand club», déclare un prédécesseur de Camacho au Gabon, le Franco-allemand Gernot Rohr.

«Je l'ai eu en 2010, il venait d'intégrer l'équipe. Il était tout jeune. La progression qu'il a eue est phénoménale. A l'époque il avait sa vitesse mais pas cette dextérité devant le but. Aujourd'hui, il est parfait. Le travail à Dortmund avec Jürgen Klopp notamment l'a fait beaucoup progresser. C'est devenu l'un des meilleurs attaquants d'Europe», poursuit Rohr.

Ce garçon de 27 ans au grand sourire, très relax dans la vie mais gros travailleur sur le terrain, fait partie de cette équipe de France virtuelle qui aurait pu jouer sous le maillot tricolore. 

Né à Laval (ouest), bi-national, il a disputé un match avec l'équipe de France Espoirs en 2009 avant d'opter pour le pays de son père, qui fut lui aussi international gabonais.

Mais c'est en Allemagne, à Dortmund où il joue depuis 2013, que l'ancien Monégasque puis Stéphanois a explosé au plus haut niveau. 

Ballon d'or africain-2015, deuxième meilleur buteur de la Bundesliga la saison dernière (25 buts), il truste la tête du classement avec 16 réalisations en 15 apparitions pendant les matches aller.

Chouchou du public du Signal Iduna Park à Dortmund, Aubameyang est l'homme qui transforme en or (et en points) le talent offensif collectif du Borussia, que les passeurs s'appellent Dembélé, Reus ou Götze. 

Attaquant de pointe, imbattable en vitesse pure sur 20 ou 30 mètres, «Aubam» n'est cependant pas un meneur de jeu. Efficace lorsqu'il est servi en profondeur ou dans la surface, il marque surtout après une ou deux touches de balle. La question est donc de savoir si l'équipe du Gabon pourra lui donner les munitions nécessaires...

Suspendu

«C'est un joueur extraordinaire», dit son coach Thomas Tuchel. «Il nous rend meilleurs, il me rend meilleur en tant qu'entraîneur et sans lui nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs».

Protégé par son entraîneur et ses coéquipiers, «Auba» n'en fait parfois qu'à sa tête. En novembre, son club l'a suspendu pour un match pourtant décisif de Ligue des champions contre le Sporting de Lisbonne. Motif? Le Gabonais avait pris un avion trois jours plus tôt pour aller passer une soirée à Milan, en Italie... sans autorisation.

Pas rancunier, «Aubam» a marqué quatre buts au match suivant contre Hambourg (5-2). «J'ai fait une erreur», a-t-il simplement dit, dans un grand sourire. «Je me suis déjà excusé auprès de toute l'équipe. Il fallait que je rende ce service pour toute l'équipe et pour le coach, car on s'entend très bien».

Loyal à Dortmund, avec qui il disputera en février/mars les 8e de finale de la Ligue des champions contre Benfica, ce talent pur ne cache pas son rêve de porter un jour le maillot du Real Madrid. Cristiano Ronaldo et Aubameyang dans la même équipe, un rêve pour Zidane?