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CAN-2017 - L'ombre de Pokou plane encore

13 janvier 2017, 16:52

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CAN-2017 - L'ombre de Pokou plane encore

L'ombre de Laurent Pokou, une des grands figures du football africain, décédé le 13 novembre dernier à 69 ans, va planer sur la CAN-2017 au Gabon.

Les obsèques de celui qui a été pendant 38 ans le meilleur buteur cumulé des phase finales (14 buts en deux CAN avant que Samuel Eto'o ne signe 16 buts en 5 CAN), n'ont toujours pas eu lieu et son souvenir est encore présent au sein du staff ivoirien et des supporters des Elephants. 

Didier Drogba et d'anciennes gloires du football africain dont Pascal Feindouno, Titi Camara ou Daniel Cousin, un des ambassadeurs de la CAN, lui ont rendu hommage le 23 décembre à Abidjan, quelques semaines avant le début de la compétition.

«Je voyais Laurent Pokou comme un modèle. Toute mon enfance, que ce soit à Abidjan ou en France, il a alimenté mes conversations dès que venait le sujet du ballon, c'est-à-dire souvent... Il était notre porte-drapeau, notre héros», a dit Drogba

Pokou, qui a notamment joué à Rennes (1974-1979), s'est révélé dans la compétition à 21 ans lors de la CAN-1968 en Ethiopie. Auteur de deux buts pour son premier match contre l'Algérie battue (3 à 0), il termine meilleur réalisateur avec 6 buts, avec notamment un autre doublé lors de la défaite en demi-finale contre le Ghana (4-3). 

Mais, c'est au Soudan lors de la CAN-1970 qu'il affole la planète football. 

«J'ai oublié la formule mais les Soudanais disaient c'est Dieu, c'est le meilleur», se souvient son coéquipier, l'ailier Bernard Gnahoré, 74 ans. 

Aujoud'hui encore, il reste subjugué. «Je vous assure que Pokou a Abidjan n'a pas fait de grands matches par rapport à ce qu'on a vu au Soudan» confie-t-il à l'AFP.

«Il était comme transfiguré»

«Il était comme transfiguré. Il se démarquait bien. Dès qu'on levait la tête, il était facile de lui donner le ballon. Quand il le recevait, même face à quatre ou cinq adversaires, il les dribblait et en plus, il évitait aussi le gardien de but et marquait», raconte-t-il.

«L'empereur Baoulé», en référence à la légendaire Abla Pokou, reine des Baoulé au 18e siècle, ethnie majoritaire en Côte d'Ivoire dont est originaire le joueur, ne sera toutefois pas sacré. Comme en 1968, la Côte d'Ivoire échoue en demi-finale. Même si elle n'a jamais gagné, elle laisse à de nombreux supporters le souvenir d'une des meilleures équipes de Côte d'ivoire de l'histoire.  

«Nous étions étonnés de ses exploits. Pokou avait aussi un esprit de gagneur», dit Gnahoré.

Le regretté journaliste Jean-Philippe Réthacker, écrivait dans France Football à la CAN-1970 , «Pokou est un joueur explosif, au démarrage foudroyant, avec une souplesse de hanches étonnante».

Pokou signe huit buts pendant le tournoi dont cinq en un seul match (contre l'Éthiopie), un record qui tient encore et que les attaquants à la CAN au Gabon auront sans doute du mal à égaler.

Ses obsèques auront lieu après la CAN, la famille ayant confié leur organisation à la fédération pour qu'elle en fasse un événement national.