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Yousouf Ismaël: «Nous sommes loin de la sécheresse de 2010-2011»

10 janvier 2017, 09:33

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Yousouf Ismaël: «Nous sommes loin de la sécheresse de 2010-2011»

Les coupures d’eau à travers le pays s’enchaînent. Maurice nage-t-elle en pleine crise d’eau ?
Nous ne sommes pas en crise, mais plutôt dans une situation de gestion de l’eau, en attendant les grosses pluies. Le climat a été perturbé par les phénomènes océaniques, El Nino et son pendant La Nina, ces derniers mois. Ceux-ci provoquent notamment des anomalies de la température à la surface des océans. En conséquence, la pluviométrie en décembre a chuté de 35 %, ce qui est considérable. Mais les pluies de ces derniers jours ont été légèrement bénéfiques aux nappes phréatiques.

Les réservoirs affichent cependant une mauvaise mine. Difficile de ne pas faire le parallèle avec la sécheresse qu’a connue Maurice en 2010-2011. Soit la pire depuis 40 ans.
Je vous rassure. Nous sommes très loin de la période de sécheresse à laquelle vous faites référence. Le taux de remplissage avait chuté jusqu’à 25 % en 2010-2011, alors que la moyenne générale actuelle s’élève à environ 50 %. La situation de nos réservoirs est confortable, et ce, jusqu’à la fin de février. Malgré tout, il faut être prêt à faire face à toute éventualité. Nous envisageons le pire scénario, même si nous n’en sommes pas encore là.

La population gronde. On leur avait promis l’approvisionnement en eau sur une base 24/7, mais plusieurs foyers ont traversé la période des fêtes sans eau potable.
On ne peut plaire à tout le monde. Oui, les gens critiquent. Mais il faut qu’ils soient conscients que les ressources sont limitées. La période du 24 décembre jusqu’au 5 janvier correspond à la période pendant laquelle la demande en eau grimpe de 50 % à 60 %, couplée à la haute saison touristique. Sans oublier l’irrigation des champs de cannes. Les coupures étaient inévitables en cette période afin d’assurer que la situation dans nos réservoirs demeure aujourd’hui confortable. Je suis satisfait de la façon dont la CWA a géré la période des fêtes. La situation retourne peu à peu à la normale. Qui plus est, le nombre de plaintes que nous recevons est actuellement en baisse.

Maurice se dirige-t-elle vers un avenir sombre si l’approvisionnement en eau n’arrive toujours pas à satisfaire la demande ? Quelles sont les solutions ?
Il ne faut pas dramatiser les choses. On va traverser les 20 prochains jours confortablement, tout en espérant qu’il pleut. Il faut gérer et prier que le pire n’arrive pas. La CWA reste en constante communication avec toutes les parties prenantes, telles que le ministère, la Water Resources Unit ou encore l’Irrigation Authority. S’il faut prendre des décisions, notamment rationner les services, comme cela a été le cas en 2010- 2011, nous allons le faire. Mais je réitère le fait que nous ne sommes pas encore là.

En parallèle, le Bagatelle Dam est en cours de remplissage et devrait soulager la population dans un avenir proche. En mars, il y aura six nouvelles stations de traitement afin de permettre une meilleure distribution d’eau. Je reste optimiste.