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Attentat de Berlin: vers une réforme des services de sécurité

3 janvier 2017, 15:04

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Attentat de Berlin: vers une réforme des services de sécurité

 

Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a dévoilé mardi les grandes lignes d’une réforme qu’il souhaite des services de sécurité dont les défaillances actuelles ont été mises au jour notamment avec l’attentat sur un marché de Noël, le 19 décembre.

Dans une tribune dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, le ministre conservateur insiste sur la nécessité de renforcer les pouvoirs de l’Etat fédéral en matière de renseignements intérieurs et d’accélérer les renvois de migrants déboutés de leurs demandes d’asile.

Il propose en outre de renforcer les compétences jusqu’ici limitées de la police fédérale et de mettre sur pied un centre de crise qui chapeauterait l’ensemble des services concernés par les questions liées aux migrants et l’antiterrorisme.

«L’Etat fédéral n’est pas compétent pour des catastrophes d’ampleur nationale» comme l’attentat du 19 décembre qui a fait 12 morts, écrit M. de Maizière. «Les compétences en matière de lutte contre le terrorisme international sont éclatées», a-t-il regretté.

«Nous avons besoin de règles homogènes et d’une meilleure coordination», a-t-il souligné, notamment pour la surveillance des individus classés «dangereux».

L’attentat au camion-bélier sur un marché de Noël très fréquenté de Berlin a mis à jour des failles du système fédéral allemand.

En Allemagne, depuis la fin de l’époque nazie, les compétences en matière de police ou de surveillance sont partagées entre les 16 Etats régionaux et l’Etat fédéral.

Or l’auteur présumé de l’attentat, Anis Amri, qui avait fait allégeance à l’Etat islamique (EI), est parvenu à passer entre les mailles du filet malgré la surveillance dont il avait fait l’objet en profitant notamment de l’éclatement des responsabilités. Il est parvenu ensuite à s’enfuir au nez et à la barbe des polices allemandes.

La police avait cessé de s’intéresser à ses activités en septembre faute d’éléments suffisants concernant un éventuel projet d’attentat et bien qu’il fut classé comme individu potentiellement dangereux depuis des mois.

Par ailleurs, le suspect, Anis Amri, un Tunisien de 24 ans débouté de sa demande d’asile, aurait dû être renvoyé dans son pays natal mais Tunis a longtemps tardé à fournir les documents nécessaires.

Par conséquent, Thomas de Maizière souhaite la mise en place de centres de rétention près d’aéroports où seront placés les personnes en voie d’expulsion pendant les semaines ou les jours précédents leur renvoi.