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Carnage à Istanbul: 39 morts, chasse à l'homme pour retrouver l'assaillant

1 janvier 2017, 20:31

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 Carnage à Istanbul: 39 morts, chasse à l'homme pour retrouver l'assaillant

 

Les autorités turques traquaient dimanche l'assaillant qui a semé le chaos et la mort dans l'une des boîtes de nuit les plus huppées d'Istanbul, tuant 39 personnes dont au moins 15 étrangers, qui fêtaient le Nouvel An.

L'attaque marque de manière sanglante l'entrée dans la nouvelle année pour la Turquie, après une année 2016 qui a vu le pays secoué par une tentative de coup d'Etat et une vague d'attentats meurtriers attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et à la rébellion kurde.

L'assaillant a ouvert le feu sur les centaines de personnes qui célébraient la nouvelle année dans la discothèque branchée Reina, au bord du Bosphore, semant la panique. Certains ont plongé dans les eaux glaciales pour échapper aux balles mortelles.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a qualifié d'"infondées" les informations de presse selon lesquelles l'assaillant était déguisé en père Noël, ajoutant que l'agresseur avait laissé son arme sur les lieux et «profité de l'anarchie pour s'enfuir».

 

«Les recherches pour retrouver le terroriste sont toujours en cours. J'espère qu'il va être rapidement capturé», avait déclaré plus tôt le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.

Selon le dernier bilan provisoire des autorités, 39 personnes ont été tuées, dont au moins 15 étrangers, et 65 ont été blessées dans cette attaque qui n'avait pas été revendiquée dimanche en début de soirée.

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué qu'une Franco-tunisienne figurait parmi les personnes tuées. La Belgique a annoncé que l'une de victimes était belgo-turque.

La Jordanie et la Tunisie ont respectivement fait état de trois et deux de leurs ressortissants tués. Des Saoudiens figurent également parmi les victimes, a indiqué Ryad, sans avancer de chiffres. 

Israël a inbdiqué qu'une de ses ressortissantes, une jeune Arabe-israélienne, avait été tuée dans la fusillade, et qu'une de ses amies avait été blessée.

Des gens piétinaient d'autres gens

 

Des passants déposaient des fleurs, d'autres des bougies, sous le regard d'une dizaine de policiers armés de mitraillettes, en début de soirée dimanche, selon une journaliste de l'AFP. Une bâche bleue a été étendue devant la façade de la boîte de nuit, devant laquelle se trouvait une flaque de sang. 

Après avoir abattu un policier et un civil qui se trouvaient devant l'entrée, l'assaillant a ouvert le feu sur la foule à 01H15 dimanche (22H15 GMT samedi) dans la discothèque où 700 à 800 personnes fêtaient le passage à l'année 2017.

 

«Nous étions venus pour passer un bon moment aujourd'hui, mais tout s'est soudain transformé en chaos et en nuit d'horreur», a raconté à l'AFP Maximilien, un touriste italien qui faisait la queue à l'entrée quand l'assaillant s'est lancé dans son acte meurtrier.

«Quand j'avançais, des gens piétinaient d'autres gens», confie Sefa Boydas, un footballeur professionnel qui se trouvait dans la boîte de nuit, décrivant la panique qui s'est emparée de la foule.

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que cet attentat visait à "détruire le moral du pays et semer le chaos".

Les autorités avaient annoncé avoir déployé 17.000 policiers dans Istanbul afin d'encadrer les festivités du Nouvel An.

Quelques vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme faisant irruption devant l'entrée de la discothèque en tirant, semant la panique parmi les personnes rassemblées. Les autorités ont interdit la diffusion d'images liées à l'attaque, comme elle le font généralement après les attentats.

 

Nous ne courberons pas l'échine

 

L'attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde. Washington, Moscou, Paris et Berlin, ainsi que le pape François, l'ont notamment condamnée.

La Turquie a été la cible de nombreuses attaques qui ont notamment ensanglanté Ankara et Istanbul, où, il y a à peine trois semaines, un attentat revendiqué par un groupe radical kurde a fait 45 morts dont une majorité de policiers.

Membre de la coalition qui combat l'EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les jihadistes vers le sud.

En réaction à ces opérations militaires, l'EI a à plusieurs reprises appelé ses partisans à mener des attaques en Turquie.

«Nous ne courberons pas l'échine devant le terrorisme», a déclaré dimanche Binali Yildirim.