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Yusuf Peerbaye, le social dans la peau

22 décembre 2016, 14:51

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Yusuf Peerbaye, le social dans la peau

Établi en Angleterre puis à la Réunion, Yusuf Peerbaye est le trésorier de l’Association Franco Mauricienne. Travaillant comme enquêteur social, ce Mauricien, engagé politiquement sur l’île sœur, se dédie aux actions caritatives sur la région.  Rencontre.

C’est au cœur de la capitale que Yusuf Peerbaye voit le jour. Il grandit notamment à la rue La Paix au sein d’une famille composée de son papa, Adam Ally, alors inspecteur sanitaire à la mairie de Port-Louis et sa maman, Ansan Bibi et de Shamim, Massudah et Nahsuirah, ses trois sœurs et Hussein, son frère. Le Mauricien, âgé aujourd’hui de 40 ans, fréquente alors les collèges John Kennedy et Islamic. À cette époque, il rêvait d’épouser le métier de pilote automobile. Après la complétion de son School Certificate, Yusuf Peerbaye travaille comme relationniste dans la boîte de nuit Saxophone. Entre-temps, il adhère à une formation au Sir Kher Jagatsing Training Centre pour devenir électricien et mécanicien automobile. Son programme débute ainsi en 1994 et dure deux ans.

Trois ans plus tard, il décide de quitter l’île Maurice pour se rendre en Angleterre. En effet, ses trois sœurs y étaient déjà installées. Il arrive ainsi à Londres en plein hiver et est hébergé par ces dernières. Malgré le froid, il s’intègre rapidement et commence à travailler après quelques jours au lavage des voitures et comme valet. Cela dure environ trois semaines. Puis, Yusuf Peerbaye est engagé comme électricien automobile chez Toyota Romford. Il assure le service au sein de ctete compagnie pendant sept mois. Après quelques temps, le Mauricien revient à Maurice pour être auprès de sa maman. Dans la même lignée, il rencontre Sophie Robert, sa future épouse d’origine française. C’était dans les années 2000.  Il reprend son travail de relationniste au sein des boîtes de nuit. Trois ans plus tard, le couple se marie. Hélas, suivant cet événement, notre interlocuteur perd sa maman un mois plus tard. Après ce décès, Yusuf Peerbaye et son épouse, Sophie, partent s’installer à la Réunion. Puisqu’il s’agissait d’une destination où il s’était précédemment rendu en vacances, ce choix lui semblait naturel. Aujourd’hui, le Mauricien est papa de deux enfants, Alëyna, 13 ans et Elyaäz, 10 ans.

Assister les démunis

À son arrivée à l’île sœur, le Mauricien démarre une formation en tant qu’agent de sécurité en incendie. « L’adaptation se faisait bien vu que c’était presque pareil comme à Maurice. Mais pour le travail, ce n’était pas aussi évident. Cela dit, quand on a le sang mauricien, c’est beaucoup plus facile. On se démène », explique Yusuf Peerbaye. Ces formations incluaient notamment le Service de sécurité incendie et assistance aux personnes ainsi que le Sauveteur secouriste du travail entre autres. Après leur complétion, notre interlocuteur a été recruté au sein d’une entreprise. Il y travaille jusqu’en 2008. Ensuite, il démissionne et intègre la fonction publique territoriale. Certes, il se joint à la police municipale à la mairie de Saint-Denis. Il occupe ce poste jusqu’en avril 2016. Ensuite, il devient enquêteur social pour cette municipalité. «La mairie vise à assister les démunis. Nous faisons notamment des demandes pour du mobilier comme des lits, des réfrigérateurs ainsi que des cuisinières entre autres. De plus, nous procédons également aux demandes pour du matériel de construction comme le ciment, les tôles, les contre-plaqués etc », explique-t-il. Dans cette optique, notre interlocuteur travaille sur le terrain et procède à des visites chez ces personnes pour déterminer leurs besoins.

Parallèlement, Yusuf Peerbaye s’est engagé dans la politique réunionnaise et notamment au sein du Parti socialiste. Il affirme tenir cela de sa famille. En effet, confie-t-il, son grand-père avait été maire de Port-Louis dans les années 1960 et son oncle occupait cette même fonction, il y a environ 7 à 8 ans. Aussi, à son tour, il s’est tourné vers ce domaine à l’île sœur. Il fait ainsi partie du bureau de Saint Denis et est délégué de ce secteur depuis 2010. De plus, le Mauricien a travaillé à la fondation de l’Association Franco Mauricienne. L’organisation a vu le jour en novembre 2015. À ce stade, elle compte une dizaine de membres. Ces derniers sont pour l’instant essentiellement d’origine mauricienne. Cela dit, l’organisme est ouvert aux Réunionnais, Malgaches, Comoriens, Mahorais entre autres nationalités qui voudraient s’engager socialement.

Guest House pour les malades

Au sein de cette instance, Yusuf Peerbaye agit présentement comme trésorier. Selon lui, l’objectif principal est de venir en aide aux personnes de l’Océan Indien. Dans cette optique, plusieurs activités sont effectuées. Ainsi, cette année, le lever du drapeau mauricien a été effectué pour la première fois à l’île de la Réunion dans le cadre de la célébration de l’indépendance. D’après notre interlocuteur, plus de 20,000 Mauriciens vivent présentement à la Réunion. En octobre dernier, les membres de l’association ont organisé un repas pour les personnes démunies lors de la Journée mondiale du refus de la misère en collaboration avec la mairie de Saint-Denis. Dans cette même veine, l’Association Franco Mauricienne travaille sur l’organisation de la fête de Noël des enfants malades du Centre Hospitalier de Saint Denis.

Un autre objectif est de créer un ‘Guest House’ pour assister les personnes malades dans la région de l’Océan Indien : « Vu que le système de santé est payant, au lieu de prendre un hôtel, l’accompagnateur du malade pourrait être hébergé par cette instance ». Ce projet devrait connaître des développements d’ici 2017, estime l’enquêteur social.

Yusuf Peerbaye et son fils, Elyaäz