Huit matches, huit buts, champion d'automne: l'attaquant star Mario Balotelli a gagné son pari d'un retour au premier plan avec Nice au bout d'une demi-saison de Ligue 1 tronquée mais intense. Et il fait toujours autant parler sur la planète foot.

Avant le dernier match de l'année civile mercredi à Bordeaux (19e journée), l'Italien de 26 ans marche en tout cas sur les traces d'Hatem Ben Arfa, sportivement ressuscité la saison dernière à l'OGCN.

Efficacité

Balotelli a été recruté pour marquer des buts, et il l'a fait: 8 en autant de matches de championnat, tous marqués à domicile, dont des doublés retentissants contre Marseille (3-2) et Monaco (4-0).

«Super Mario» en est à 10 réalisations en 13 matches toutes compétitions confondues, soit déjà plus que lors de ses deux saisons précédentes (7 en 51 rencontres avec Liverpool puis l'AC Milan).

«Cela clôt le débat», glisse, tout sourire, le président niçois Jean-Pierre Rivère.

Le buteur a ainsi grandement contribué à remplir le compteur points de l'équipe, mais aussi le tiroir-caisse du club, dont il est la tête de gondole à dimension internationale.

Adaptation

Nice, c'est presque l'Italie, et Balotelli y a trouvé un club à taille humaine et un cadre méditerranéen dans lesquels il s'est fondu avec bonheur.

La relation avec Lucien Favre semble au beau fixe. «C'est un grand entraîneur. Très fort tactiquement et dans sa gestion du vestiaire», avait dit le joueur dans la presse italienne.

«Mario» s'est bien intégré dans le groupe. L'autre buteur, Alassane Plea, n'a pas pris ombrage de l'arrivée de la mégastar puisqu'il en est à 10 buts en L1 (dont 6 en l'absence de Balotelli). Sur Twitter, l'Italien avait félicité le jeune Français pour son triplé contre Metz en octobre.

Balotelli, qui se débrouille bien en français, a développé une complicité avec le gardien Yoan Cardinale. Dans deux vidéos postées sur les réseaux sociaux, l'attaquant a chambré le portier, en lui adressant notamment, dans un sourire malicieux, «ferme ta gueule Cardi!».

Lundi, Balotelli a mis en ligne son doublé dominical contre Dijon (2-1) avec ce message en anglais: «Très heureux pour hier mais... Niçois, ce n'est pas la fin mais seulement le début. Le chemin est long». Histoire de montrer son investissement dans le projet azuréen, et un brin de sagesse.

 Absences

Il était arrivé fin août à court de forme, après une opération pour une double pubalgie et un été à s'entraîner avec les jeunes de Liverpool.

Favre préserve donc largement son attaquant, par ailleurs victime de quelques pépins (adducteurs puis mollet). D'où une demi-saison tronquée.

Mais «Balo» disparaît parfois aussi en plein match. Il rechigne à l'effort défensif et traîne une nonchalance ou des lacunes tactiques qui exaspèrent parfois son entraîneur.

«Mario jouait avant-centre, une position qui impose un replacement. S'il le fait mal, les autres ne savent plus comment se situer», a pointé le technicien dimanche.

«Il a mis deux buts alors qu'il n'avait pas forcément bien débuté, c'est tout lui: il sait se réajuster», a souligné son coéquipier Wylan Cyprien.

Incartades

Balotelli sans chapitre disciplinaire ne serait plus Balotelli. En 13 matches, il a récolté 8 cartons jaunes! Souvent pour des gestes d'humeur, souvent en fin de partie.

L'attaquant a été suspendu une fois en L1 pour accumulation d'avertissements et a frôlé une autre suspension: après avoir pris un premier carton jaune pour avoir retiré son maillot afin de célébrer un but contre Lorient début octobre, il en avait reçu un second synonyme d'expulsion, finalement retiré par la commission de discipline.

Des faits de jeu, mais pour l'heure aucune frasque extra-sportive recensée.

Récompense ?

L'enfant terrible du foot italien retrouvera-t-il en mars sa sélection nationale, quittée au Mondial-2014? En attaque, Andrea Belotti et Ciro Immobile sont devant, mais il peut aisément doubler Eder dans la hiérarchie.

«Je parlerai avec Balotelli avant ma prochaine liste, a assuré lundi Giampiero Ventura. Sur ses qualités techniques, il n'y a rien à dire», mais le sélectionneur s'interroge sur sa «capacité à faire partie d'un groupe».

«Au bout du compte, c'est à Balotelli de se poser des questions et de se donner les réponses», a-t-il conclu.