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Obama promet une riposte face à Moscou, le ton monte avec Poutine

16 décembre 2016, 20:25

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Obama promet une riposte face à Moscou, le ton monte avec Poutine

Barack Obama, qui a promis des représailles contre la Russie après les piratages qui ont perturbé la présidentielle, s'exprime vendredi sur fond de tensions croissantes avec Vladimir Poutine dont la stratégie en Syrie exaspère la diplomatie américaine, impuissante face au drame d'Alep.

A quelques heures de son départ en famille pour ses dernières vacances présidentielles à Hawaï, le locataire de la Maison Blanche s'exprimera lors d'une conférence de presse qui sera scrutée avec attention par son successeur Donald Trump, qui a, lui, promis de se rapprocher du chef du Kremlin.

«Si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir», a prévenu M. Obama sur la radio NPR. «Nous déciderons où et quand nous le ferons», a-t-il ajouté, tout en restant évasif sur la nature de la riposte, évoquant des mesures qui seront annoncées urbi et orbi et d'autres qui pourraient être plus discrètes.

Le recours à des sanctions contre des cadres du régime russe placerait Donald Trump dans une position difficile une fois au pouvoir: les supprimer d'un trait de plume nourrirait les accusations d'une trop grande proximité avec Moscou, une posture qui crée des remous au sein du parti républicain.

A cinq semaines de son départ du pouvoir, le président sortant, qui a une marge de manoeuvre limitée, entend durcir le ton sur ces cyberattaques dont l'impact réel sur le scrutin ayant opposé la démocrate Hillary Clinton au républicain Donald Trump reste impossible à mesurer.

Nombre d'observateurs estiment que l'objectif de Moscou était d'abord de saper la confiance dans la légitimité de l'élection du 8 novembre.

Moscou a vivement réagi aux accusations américaines. «Il faut soit cesser d'en parler, soit apporter enfin des preuves. Sinon, tout ça est plus qu'indécent», a lancé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov en marge du déplacement de Vladimir Poutine à Tokyo.

Si Barack Obama n'a pas mentionné le président russe dans l'entretien avec NPR, l'un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, l'a fait, jeudi: «Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant».

Le rôle du FBI en question

Donald Trump rejette non seulement les conclusions des services de renseignement rendues publiques le 7 octobre mais également une évaluation secrète de la CIA révélée par le Washington Post selon laquelle Moscou avait effectué ces piratages dans le but précis de faire gagner M. Trump.

Isolé, y compris au sein de son parti, dans son insistance à épargner Vladimir Poutine, un homme dont il a souvent loué les qualités de leader, il insinue que l'administration Obama a des intentions partisanes en accusant la Russie d'être à l'origine des piratages informatiques.

«Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu'après la défaite d'Hillary?», a-t-il écrit sur Twitter.

«C'était un mois avant l'élection, cela n'avait rien d'un secret», a pourtant rappelé il y a quelques jours Barack Obama, soulignant que ses services avaient explicitement et publiquement pointé du doigt Moscou dès le 7 octobre.

Pour l'ancien patron de la CIA Michael Hayden, Donald Trump est «la seule personnalité américaine à ne pas encore avoir concédé que les Russes ont lancé une grande campagne clandestine d'influence contre les Etats-Unis».

John Podesta, directeur de campagne d'Hillary Clinton, dont des milliers de messages ont été piratés et mis en ligne dans les semaines précédent le scrutin présidentiel, a dénoncé avec force vendredi les dysfonctionnements au sein du FBI.

«Le Congrès devrait exercer avec plus de vigueur son pouvoir de contrôle pour déterminer si le FBI a répondu avec trop de zèle sur Clinton (et son utilisation d'une messagerie personnelle, ndlr) et de manière trop timorée sur la Russie», a-t-il écrit dans une tribune publiée par le Washington Post.

Pour cet ancien conseiller de Bill Clinton et de Barack Obama, l'élection est passée et le mal est fait, mais «la menace de la Russie et d'autres agresseurs potentiels reste réelle et exige une réponse forte et dans la durée».