Publicité

La Réunion: un agriculteur arrêté pour avoir exploité des ouvriers mauriciens

14 décembre 2016, 14:33

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Réunion: un agriculteur arrêté pour avoir exploité des ouvriers mauriciens

De longues heures de travail, soit de 7 heures à 20 heures, un hébergement insalubre dans des maisonnettes en bois et en tôle, des repas constitués d’une baguette de pain pour trois personnes et de la sardine, un salaire de base de 50 euros par jour comprenant les frais de transport, de nourriture et du logement… Ce sont là les traitements auxquels feraient face des ouvriers mauriciens employés par un agriculteur à La Réunion. Cet habitant de Sainte-Anne, âgé de 51 ans, a été interpellé et est poursuivi pour «traite des êtres humains» par le parquet. C’est ce que rapporte le Journal de l’île de La Réunion dans son édition en ligne de ce mercredi 14 décembre.

Le journal rapporte que c’est suite à une enquête de la police aux frontières qui a permis de mettre à nu ces «pratiques d’esclavage moderne». L’agriculteur faisait venir de Maurice des travailleurs pour exploiter ses champs de cannes, d’ananas et ses vergers de litchis. Ce, en leur promettant des salaires en euros, qui même faibles pour l’île sœur restaient intéressants pour les Mauriciens.

Selon une enquête menée par la Police aux Frontières (PAF), une trentaine d’ouvriers mauriciens ont été victimes d’exploitation l’an dernier et cette année. Au parquet de Saint-Denis l’on indique que depuis 2012, environ 250 personnes dont des Réunionnais ont été employées dans des conditions inhumaines et hors la loi.

Quid du mode operandi de l’habitant de Sainte-Anne ? Le Journal de l’île de la Réunion indique que l’agriculteur faisait venir sa main-d’œuvre sous couvert de visas touristiques. Mais en 2014, la PAF a découvert le pot-aux-roses et lundi il a été placé en garde à vue. Il devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Quant au procès, il aura lieu en mars.

Que risque l’agriculteur ? Outre une peine d’emprisonnement, le quinquagénaire pourrait perdre toutes ses terres lors du procès. Plusieurs délits ont été retenus à son encontre, notamment traite des êtres humains, aide au séjour irrégulier, travail dissimulé et emploi d’étrangers en séjour irrégulier.

Le délit de «traite des êtres humains»

<p>Selon le code pénal, <em>&laquo;la traite des êtres humains est le fait, en échange d&rsquo;une rémunération ou de tout autre avantage ou d&rsquo;une promesse de rémunération ou d&rsquo;avantage, de recruter une personne, de la transporter, de la transférer, de l&rsquo;héberger ou de l&rsquo;accueillir, pour la mettre à sa disposition ou à la disposition d&rsquo;un tiers, même non identifié, afin soit de permettre la commission contre cette personne des infractions de proxénétisme, d&rsquo;agression ou d&rsquo;atteintes sexuelles, d&rsquo;exploitation de la mendicité, de conditions de travail ou d&rsquo;hébergement contraires à sa dignité, soit de contraindre cette personne à commettre tout crime ou délit.&raquo;</em></p>

<p><em>&laquo;La traite des êtres humains est punie de dix ans d&#39;emprisonnement et de 1&nbsp; 500 000 euros d&rsquo;amende lorsqu&rsquo;elle est commise à l&#39;égard de plusieurs personnes&raquo;</em>.</p>