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CEB: des documents «compromettants» en circulation

14 décembre 2016, 21:05

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CEB: des documents «compromettants» en circulation

Malgré la tempête qui a foudroyé la direction du Central Electricity Board (CEB) après la publication du rapport du comité disciplinaire et les soupçons portés sur certains employés, dont un cadre des ressources humaines, les lanceurs d’alerte au sein de cette autorité persistent et signent. Intensifiant les fuites.

En circulation cette fois-ci, des documents «compromettants», portés notamment au conseil d’administration. Ils ont en ligne de mire le Transmission & Distribution Manager, Chavan Dabeedin, nommé à ce poste début 2015.

Note de restaurant

Parmi eux, l’on retrouve une note de restaurant de plus de Rs 10 000 suivant un dîner pour quatre personnes dans un restaurant à Flic-en-Flac le 27 avril. Selon le mémo, en date du 5 mai envoyé au directeur général du CEB, Gérard Hébrard, ce dîner comprenait Chavan Dabeedin, le directeur des ressources humaines du CEB et deux représentants d’une firme sud-africaine.

Une chose est sûre. Certains employés du CEB ne parviennent toujours pas à digérer cette facture. Surtout qu’ils s’attendaient à recevoir un bonus de performance après les profits de Rs 1,7 milliard en 2014 et de Rs 2,6 milliards en 2015 du corps parapublic.

Recrutement

Ailleurs, l’on comprend que le recrutement pour le poste de Transmission & Distribution Manager a été effectué début 2015, suivant un Interim Management Reshuffling ayant mené à une série de recrutements. Dans un appel à candidatures pour le poste en question, il est stipulé qu’un des critères pour être éligible à ce poste est de détenir une formation en génie électrique. Or, un document du Council of Registered Professional Engineers of Mauritius indique que Chavan Dabeedin est inscrit comme ingénieur mécanique.

L’express a sollicité Chavan Dabeedin pour une explication mardi 13 décembre. Il nous a demandé de le rappeler mais il a, par la suite, mis fin à nos nombreux appels.

Les lanceurs d'alerte pas dissuadés

Quoi qu’il en soit, tout porte à croire qu’au lieu de les dissuader, les actions prises contre les hauts cadres de l’organisme, après des fuites d’informations, ont eu l’effet contraire sur les whistleblowers. Ce, malgré une nouvelle enquête initiée par la direction du CEB après la divulgation, dans notre édition du 30 novembre, du rapport confidentiel du comité disciplinaire institué pour écouter Hassen Fakim.

Le no2 du CEB avait été suspendu de ses fonctions fin mai. Cela, au bout de six mois d’enquête interne suivant la divulgation, par le leader de l’opposition au Parlement le 3 novembre 2015, d’une lettre confidentielle signée par Gérard Hébrard. Cette correspondance envoyée à Nirmala Nababsing, Senior Chief Executive du ministère des Services publics, portant sur le projet de turbines à gaz, a conduit à la relocalisation de ce parc énergétique d’un terrain marécageux aux Grandes Salines à Fort George.

Autre cas

Hassen Fakim n’est pas le seul à avoir été suspendu pour «leakage». Pharad Kurreemun, Acting Chief Financial Officer de l’organisme qui a rejoint le CEB en 1985, est interdit de ses fonctions depuis début août. Il lui est reproché d’être à l’origine d’une fuite d’informations qui aurait permis au leader de l’opposition d’avoir accès aux Management Accounts du CEB pour la période de janvier à mai 2015.

Le 22 septembre, lors d’une Private Notice Question adressée au ministre de l’Énergie et des services publics sur le coût de l’électricité, Paul Bérenger a brandi une copie de ce document officiel, estimant les profits bruts du CEB pour 2015 à Rs 4,7 milliards. Document qu’Ivan Collendavelloo a alors dit en ignorer l’existence. Une enquête disciplinaire a été initiée au CEB dans le but de remonter à l’informateur du leader de l’opposition. L’affaire avait même, selon Ivan Collendavelloo au Parlement début novembre, été référée au Central Criminal Investigation Department.