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Fraude fiscale: l’argent caché de Cahuzac finançait ses vacances à Maurice

11 décembre 2016, 17:30

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Fraude fiscale: l’argent caché de Cahuzac finançait ses vacances à Maurice

Des vacances dorées à Rs 700 000 roupies sous le soleil de Maurice. C’est ce que Jérôme Cahuzac a offert à sa famille avec les revenus qu’il dissimulait au fisc. Jeudi, l’ex-ministre français du Budget a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment – peine pour laquelle il a fait appel. Fruit du délit : 3,5 millions d’euros (environ Rs 140 millions) d’avoirs cachés en Suisse, à Singapour ou encore à l’île de Man.

L’ancien pourfendeur de l’évasion fiscale a eu recours aussi à un autre stratagème pour échapper à l’impôt : il utilisait les comptes bancaires de sa mère, Thérèse Mazières, pour déposer des chèques de patients anglais de sa clinique de chirurgie capillaire. Ces comptes, selon un document judiciaire que l’express s’est procuré, ont servi à financer un séjour en famille à Maurice en 2004, ainsi que des vacances aux Seychelles en 2007. Montant de l’escapade mauricienne : 18 000 euros. Soit Rs 681 000 selon le taux de change de l’époque.

Autant dire une pacotille comparée aux Rs 10 millions que Mme Cahuzac mère a encaissées à son insu entre 2003 et 2010. La combine était simple : les patients signaient leur chèque à la clinique, sans préciser l’ordre. Au lieu d’être adressés à Jérôme Cahuzac, les paiements étaient en fait établis à l’ordre de la mère de l’ancien ministre.

L’ordonnance du tribunal de grande instance de Paris.

Non seulement la vieille dame ignorait que son compte était ainsi alimenté, mais sa carte et son chéquier servaient à financer les dépenses de la famille, notamment les vacances, comme en témoigne les «paiements encaissés» par deux voyagistes.

Devant le tribunal, Jérôme Cahuzac a dit n’avoir «jamais discuté» de cette fraude avec sa mère : «Dès lors que je lui demandais cela [signer des chèques] comme un service, elle le faisait parce que je suis son fils. Elle ne posait pas de question». L’enquête a établi la bonne foi de Thérèse Mazières, qui n’a pas été poursuivie.