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Malgré ses efforts dans la lutte antidopage, la Russie peine à convaincre

8 décembre 2016, 22:32

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Malgré ses efforts dans la lutte antidopage, la Russie peine à convaincre

 

Accusée de dopage organisé, exclue des jeux Paralympiques, présente aux JO de Rio mais avec une équipe atrophiée, la Russie a redoublé d'efforts pour renforcer ses contrôles antidopage mais peine toujours à convaincre de sa bonne foi.

Un an après les premières révélations de la chaîne allemande ARD sur le dopage en Russie, les sportifs et les autorités russes s'attendent à être de nouveau au centre des accusations avec la publication vendredi du rapport final du juriste canadien Richard McLaren.

Les éléments du rapport, en partie dévoilés en juillet, avaient conduit à l'exclusion de nombreux sportifs russes des JO de Rio.

Commandé par l'Agence mondiale antidopage (AMA), le rapport avait mis en lumière les rouages du «système de dopage d'Etat» mis en place de 2011 à 2015, sous la supervision des autorités russes et avec l'aide des services secrets.

Moscou a toujours rejeté ces accusations, insistant sur la responsabilité individuelle des sportifs dopés.

«Je suis sûr que le soi-disant scandale de dopage nous permettra de créer en Russie le système le plus avancé pour lutter contre ce mal», le dopage, a ainsi déclaré le président russe Vladimir Poutine le 1er décembre, lors de son discours devant le Parlement.

 Pas de dopage d'Etat

Le chef de l'Etat a également annoncé souhaiter le lancement d'un vaste programme national antidopage dès 2017. Auparavant, il avait promulgué une loi sanctionnant de peines de prison les entraîneurs et médecins reconnus coupables d'avoir poussé des sportifs à se doper.

«Il n'y a pas de système (de dopage) d'Etat, pas de laboratoire secret, pas de marché avec les services spéciaux», a assuré à l'AFP le député Dmitri Svichtchev, l'un des auteurs du projet de cette loi.

La Russie «doit déclarer la guerre au dopage», a lancé pour sa part jeudi le ministre des Sports, Pavel Kolobkov, en prônant une "tolérance zéro" envers ce mal.

La Russie a déjà décidé d'introduire des cours obligatoires de prévention contre le dopage dans les écoles et recruté des dizaines de spécialistes étrangers pour renforcer les pratiques antidopage.

Fin juillet, le Comité olympique russe (ROC) a également annoncé la création d'une commission indépendante chargée de débarrasser la Russie du dopage.

Mais certains critiques accusent toujours le Kremlin d'avoir échoué à prouver la non implication du gouvernement russe dans l'affaire.

Alors que plusieurs responsables sportifs mis en cause dans la première partie du rapport McLaren ont été limogés ou ont démissionné, le ministre des Sports Vitali Moutko, visé par l'AMA pour son rôle présumé dans le scandale de dopage, a été lui promu fin octobre vice-Premier ministre chargé des Sports.

«On entend des affirmations qu'il n'y a pas d'implication d'Etat, on entend des menaces de mettre en prison n'importe quelle personne qui dit le contraire», a déclaré à l'AFP le fondateur de l'AMA, Dick Pound, qui avait enquêté avant sur le dopage en Russie, en athlétisme. "Ce n'est pas un bon signe", souligne-t-il.

De son côté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi que la Russie était «prête à recevoir des informations détaillées» sur les accusations de dopage la visant, si le rapport final McLaren en fournit.

«Beaucoup d'accusations étaient jusqu'ici très abstraites», a-t-il souligné.

  Revenir à l'IAAF

La tâche prioritaire pour le sport russe est d'obtenir la réintégration de son athlétisme - absent des JO-2016 - au sein de la Fédération internationale (IAAF). Les athlètes russes sont suspendus depuis novembre 2015 de toute participation aux compétitions internationales dans ce sport.

La publication du rapport final de Richard McLaren coïncide avec l'élection vendredi du nouveau président de la Fédération russe d'athlétisme. Quatre candidats sont en lice, parmi lesquels la double championne olympique de saut à la perche Yelena Isinbayeva - nommée mercredi à la tête du comité de surveillance de l'agence russe antidopage (Rusada) - qui a pris sa retraite sportive après l'exclusion des athlètes russes des JO-2016 de Rio.

Vitali Moutko avait dit espérer que les athlètes russes seraient de nouveau autorisés à participer aux compétitions internationales d'ici le printemps 2017. Mais la semaine dernière, l'IAAF a maintenu la suspension de la Russie, en expliquant que le pays «doit encore donner des preuves»de fiabilité de ses contrôles antidopage.