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Compensation salariale: payera, payera pas ?

5 décembre 2016, 07:59

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Compensation salariale: payera, payera pas ?

Entre Rs 500 et Rs 800. C’est ce que réclament les syndicats comme compensation salariale pour les employés, en tablant sur la perte du pouvoir d’achat. C’est ce lundi 5 décembre que la réunion tripartite, présidée par le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, entre syndicats, patronat et gouvernement devra décider du montant de la compensation salariale pour 2017. À hier, le patronat n’était, lui, guère en faveur d’une telle compensation.

La Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) réitère que la compensation ne peut être décidée selon le taux d’inflation. «Il faut prendre en considération la perte du pouvoir d’achat. Selon nos relevés, le panier de la ménagère a augmenté de Rs 467 de novembre 2015 à novembre 2016, en hausse de 3,3 %. Cela, même si l’inflation est de 1 %. Il est logique que nous réclamions Rs 500», a fait ressortir Reaz Chuttoo, son porte-parole, à l’express.

La CTSP compte profiter de la réunion tripartite pour revenir à la charge avec des Remuneration Orders non-révisés depuis 2015. Ce qui fait qu’environ 100 000 employés, qui perçoivent jusqu’à Rs 15 000 par mois, sont également éligibles à une compensation adéquate.

La Fédération des syndicats du secteur public (FSSP), emboîte le pas à la CTSP. Son président, Rashid Imrith, est d’avis que le montant doit tourner autour de Rs 500. «La compensation salariale est une décision purement politique. Il ne faut pas tenir compte du taux d’inflation. Tous ceux qui perçoivent jusqu’à Rs 23 000 par mois doivent avoir une compensation salariale», soutient-il.

De son côté, la Confederation of Independent Trade Unions (CITU) table sur une compensation de Rs 830. Selon son président, Suraj Ray, cela représente la perte du pouvoir d’achat de ces dernières années. Il est d’avis que la compensation salariale ne règle pas le problème de salaire et d’emploi: «Le secteur privé doit pouvoir créer de l’emploi et créer de la richesse. Quand on voit le bassin de l’emploi et la réticence du patronat sur la compensation salariale, l’on se demande comment va-t-on créer 100 000 postes ?»

Pendant ce temps, Business Mauritius campe sur sa position, même si ce regroupement des patrons remet en cause ce besoin de réunion tripartite. Surtout après l’introduction d’un conseil sur le salaire minimal. Malgré tout, le patronat compte se rendre à la réunion pour faire des propositions.

«Le tripartisme et le National Wage Consulative Council ne peuvent pas exister en même temps. Les entreprises ont chacune leur politique salariale. Faut-il maintenir la compensation ?», se demande Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius.