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Jean Bruneau : «Ma retraite était mûrement réfléchie»

3 décembre 2016, 13:51

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Jean Bruneau : «Ma retraite était mûrement réfléchie»

Après une riche carrière dans la force policière, Jean Bruneau avait pris les rênes des prisons en 2010. En retraite depuis un an, il se livre…

«Après cinq ans, il est l’heure pour moi de vous quitter. Je m’excuse si par inadvertance, je vous ai offensés.» C’est ainsi que Jean Bruneau, nommé commissaire des prisons en 2010, a fait ses adieux à ses collègues lors d’une cérémonie récompensant des officiers, à Beau-Bassin, le 22 décembre 2015. Cette décision était pour lui «mûrement réfléchie». Aujourd’hui, il dit apprécier la vie à sa juste valeur.

«J’ai éprouvé, dans un premier temps, la douce sensation d’être délivré des responsabilités sur mes épaules, tout en étant convaincu que la relève était assurée au niveau de ce département où j’ai tissé des liens d’amitiés profonds avec mes collègues, les collaborateurs ainsi que les détenus», fait-il ressortir d’emblée. Il estime que la vie est un précieux cadeau que «nous a fait le Créateur, dont chaque moment mérite d’être vécu sainement et intensément».

À présent, il se sent encore plus proche de sa famille. Celle-ci constitue sa plus «grande richesse sur Terre. Les membres de ma famille sont ce que j’ai de plus précieux au monde». Jean Bruneau a grandi dans une famille de trois enfants. Il a deux sœurs. Son père était officier des pompes municipales et sa mère, femme au foyer. Son épouse, Yolande, et lui, sont les heureux parents de quatre fils, David, Pierre-Yves, Emmanuel et Laurent. Ils sont tous mariés et depuis «nous avons sept petits-enfants».

Il affirme que malgré sa retraite, «cela ne m’empêche de partager l’expérience que j’ai acquise au cours de mes 47 ans de carrière. Par exemple dans le social, où je suis actif, ainsi que dans la promotion du bien-être, de l’épanouissement et des loisirs des fonctionnaires. Je fais partie d’un comité constitué de représentants de différents ministères et de délégués syndicaux».

En ce qui concerne les détenus, il soutient que ces derniers sont des êtres humains avant tout, avec tout le potentiel et la richesse propre à l’homme. «Comme nous, ils possèdent des faiblesses qu’ils n’ont su maîtriser, souvent pour des raisons indépendantes de leur volonté et qui les ont projetés dans l’abîme se trouvant derrière les barreaux.» Il pense qu’il est du devoir de la société de croire en la réinsertion des prisonniers et d’œuvrer en ce sens. Bon nombre d’anciens détenus ont été réhabilités grâce à leurs efforts personnels, à l’accompagnement des officiers de prison, à leurs proches et à la société en général.

Quel regard porte-t-il sur la société mauricienne ? «Notre société, forte de sa diversité, son héritage ancestral et culturel, son attachement au processus démocratique, est réputée pour être dynamique. Cela se confirme dans les sondages et autres indices au niveau international et sur plusieurs tableaux. Un équilibre dans le traitement de l’actualité entre les scandales, et autres dérives, et les bonnes initiatives de la majorité de nos compatriotes serait bénéfique» affirme-t-il, philosophe.

Par ailleurs, Jean Bruneau révèle qu’il est un grand féru du sport en général, depuis qu’il était jeune. Pour le moment, comme il a plus de temps, il pratique la natation et le jogging. Il suit aussi régulièrement les grands rendez-vous sportifs de l’Angleterre à la télévision.

Autre passe-temps : la cuisine. «J’apprécie la diversité de notre cuisine locale. Je prends plaisir à concocter des plats pour mes proches. Le sauté de snoek, le vindaye ourites, le farata avec des brèdes songes et le curry gros pois sont parmi mes plats préférés.»

L’écriture lui colle également à la peau. Il a écrit, jusqu’ici, deux ouvrages qui sont basés son parcours professionnel à la police et à la prison. «Écrire est ma passion. Cela me permet de partager mon vécu avec la société du jour et du futur. Mais c’est un passe-temps onéreux qui demande un investissement important qu’on arrive difficilement à recouvrer sauf si on est un auteur célèbre. Cela ne me décourage pas pour autant car je compte écrire sur mon institution scolaire secondaire, le John Kennedy College, et le berceau de mon enfance, le célèbre Ward 4 à Port-Louis.»

Né en 1949, Jean Bruneau s’est joint à la force policière en 1968. Après avoir convolé en justes noces avec Yolande Hermans en 1972, il fut promu au rang de sergent en 1979. Il a été également Group Scout Leader durant la période 1982-1994. En 2015, il a procédé au lancement du livre Fenêtres ouvertes sur la prison mauricienne.

  • 1990 : décoré de la Mauritius Police Medal par la Reine d’Angleterre
  • 1998 : décoré de la President Meritorious Medal par le président de la République
  • 2000 : Deputy Commissionner of Police
  • 2004 : décoré de la President’s Distinguised Service Medal
  • 2010 : commissaire des prisons
  • 2015 : retraite en tant que commissaire des prisons
  • 2016 : président du Centre de solidarité, du Centre d’accueil de TerreRouge et du Police Officers Welfare Council