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Côte d'Ivoire: le procès de Simone Gbagbo va se poursuivre «sans elle»

1 décembre 2016, 18:50

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Côte d'Ivoire: le procès de Simone Gbagbo va se poursuivre «sans elle»

 

La Cour d'assises d'Abidjan qui juge l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, pour crimes contre l'humanité, a décidé jeudi de poursuivre son procès malgré son absence, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Nous passerons outre sa présence pour les débats. Le procès est renvoyé au mardi 6 décembre» a déclaré le président de la cour, le juge Boiqui Kouadjo, après avoir constaté l'absence de l'accusée ainsi que celle de ses avocats à l'audience.

Mercredi, la Cour a adressé une sommation à Simone Gbagbo, écrouée dans une prison dans un camp de gendarmerie d'Abidjan, à comparaitre pour ce jeudi.

Mme Gbagbo a refusé la sommation qui lui était faite de se présenter mercredi. «Comment voulez-vous que je me présente à l'audience sans ma défense» a-t-elle dit à l'huissier chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le document lu par le greffier du tribunal.

Le bâtonnier de l'ordre a été saisi d'une demande de la Cour pour commettre des avocats d'office après l'échec de la sommation.

«Si le conseil de l'ordre n'arrive pas à ramener (au tribunal) les avocats initialement constitués, le bâtonnier aura l'obligation d'en commettre d'office pour continuer cette audience»,a affirmé à la presse Me Abbé Yao, la bâtonnier de l'ordre des avocats.

Le délai de 72 heures (jusqu'à mardi) accordé par la Cour «sera mis à profit pour essayer de parvenir à débloquer la situation» a-t-il ajouté.

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. 

Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l'Etat», prononcée en 2015.