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Semaine de la logistique : Maurice absente du Logistics Performance Index

15 novembre 2016, 20:45

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Semaine de la logistique : Maurice absente du Logistics Performance Index

Pourquoi Maurice n’est-elle pas présente dans le dernier Logistics Performance Index (LPI) de la Banque mondiale (BM) ? La question se pose d’autant plus que le pays a dégringolé dans le dernier classement de ce rapport que publie la BM tous les deux ans. Pour Daniel Ng, Chief Executive Officer (CEO) de la Mauritius Cargo Community Services Ltd (MACCS), le problème vient du fait que plusieurs opérateurs n’auraient pas répondu aux questionnaires envoyés par la BM dans le cadre de ce rapport.

Or, le LPI, au même titre que le rapport annuel Doing Business, est un document de référence important. Notamment pour les investisseurs, fait ressortir Daniel Ng. Ce, dans le cadre de la Semaine de la Logistisque, organisée par la Mauritius Export Association. L’absence de Maurice survient après sa chute dans le classement de 2014. Si le pays était à la 82e et à la 72e place en 2010 et 2012 respectivement, il est passé à la 115e position dans le classement de 2014.

Interrogé sur le classement LPI, moins connu que celui du Doing Business, Daniel Ng fait ressortir que c’est un indice qui focalise uniquement sur la logistique et ses différents aspects. «Il s’agit ici de classer un pays selon la facilité avec laquelle l’on peut y faire du commerce, notamment l’importation et l’exportation à travers les différentes étapes que traversent les marchandises, comme le dédouanement et les points de contrôle de marchandises», soutient-il.

Le LPI comprend donc plusieurs critères, dont les services douaniers, la traçabilité des containers, l’expédition maritime internationale, l’infrastructure, la compétence ou encore la qualité des services logistiques. Selon le CEO de la MACCS, Maurice est à la traîne à plusieurs niveaux. Il déplore, entre autres, un trafic routier miné par les embouteillages, un manque d’infrastructure informatique et un manque de professionnalisation pour certains métiers du secteur, ce qui finit par empiéter sur le service.

Au niveau du service de dédouanement, il y a souvent des goulots d’étranglement, car les lignes maritimes soumettent leur manifeste (NdlR, liste de containers) seulement 24 heures avant l’arrivée des navires. Ce qui affecte l’efficience et la gouvernance dans ce secteur, lance Daniel Ng.

C’est donc dans l’optique d’améliorer l’efficience et la qualité des services du secteur que le projet d’un Single Window a été lancé. Il s’agit ici d’une plate-forme commune informatisée qui regroupera les différents services logistiques. «Il n’y aura pas qu’une seule Window, mais une plateforme qui regroupera tous les autres segments du secteur», précise Daniel Ng.

La Single Window devrait donc comprendre laLogistic Single Window ; la Customs Single Window ; la Other Government Bodies Single Window ainsi que la Maritime Single Window. Concernant la dernière nommée, les opérateurs ont jusqu’en 2019 pour mettre sur pied leur plateforme commune, et ce suivant les recommandations de l’Organisation maritime internationale.

Si la première plateforme est déjà opérationnelle (à travers la MACCS), tout comme celle des douanes à travers Trade-Net, celle gouvernementale manque à l’appel. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le projet de Single Window est toujours à la traîne, poursuit le CEO de la MACCS. Cela, par manque de coordination, de ressources ou encore de Project leadership. Et pourtant, fait valoir Daniel Ng, le pays gagnerait énormément à mettre sur pied une telle plate-forme.

Autre point qui ressort dans le cadre de la Semaine de la logistique : une multiplication des transitaires, soit des compagnies qui font la coordination et assurent toutes les procédures pour l’acheminement des marchandises, que ce soit à l’importation ou à l’exportation. Si les sociétés déjà bien ancrées dans le secteur ne posent pas de problème, Daniel Ng note une «prolifération» de nouvelles sociétés.

Selon notre interlocuteur, ils seraient plusieurs à créer des sociétés de transitaires, faute de pouvoir s’inscrire en tant que déclarant en douane. «Il faut savoir que les déclarants en douane doivent passer un examen rigoureux, sanctionné par la douane, afin d’obtenir leur permis. Examens auxquels les transitaires ne sont pas soumis», affirme le CEO de la MACCS. D’ajouter que ces examens n’ont d’ailleurs pas eu lieu depuis plusieurs années.

Le secteur de la logistique compte à ce jour une centaine de transitaires, un nombre qui ne cesse de grandir. Selon Daniel Ng, il est grand temps de professionnaliser davantage le métier de déclarant en douane, de transitaire ou encore de courtier en douane. Il propose à cet effet que toutes les parties prenantes du secteur de la logistique et les membres du gouvernement se mettent à la même table pour définir un cahier des charges précis à ce propos.