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Les marchés rebondissent en Asie, oubliant leurs peurs d'une présidence Trump

10 novembre 2016, 09:00

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 Les marchés rebondissent en Asie, oubliant leurs peurs d'une présidence Trump

 

Les marchés asiatiques rebondissaient jeudi en Asie, Tokyo en tête, rassurés par la résistance des places occidentales après la victoire de Donald Trump, la stupeur initiale cédant la place à l'espoir d'un impact positif sur l'économie américaine.

Dans les premières minutes des échanges, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo bondissait de 6%, une avance qu'il maintenait à la mi-journée (+5,8%), tandis que le dollar se situait au-dessus des 105 yens, approchant même 106 yens à un point, contre 101,20 yens au plus bas la veille. Hong Kong gagnait 2%, Sydney 2,8% et Séoul 1,8%. 

Affolés sur le coup par la victoire d'un candidat républicain imprévisible et novice en politique face à Hillary Clinton, leur favorite, les marchés se sont étonnamment vite ressaisis mercredi, Wall Street, Paris ou encore Francfort finissant sur un gain confortable.

Le discours rassembleur de Donald Trump a contribué à «calmer les marchés», a estimé dans une note Stephen Innes, courtier chez Oanda. D'autant que Barack Obama et Hillary Clinton ont eux aussi appelé à l'unité.

«Après avoir envisagé un scénario catastrophe, les investisseurs se sont alors recentrés sur ce qu'une présidence Trump signifie pour l'économie mondiale et américaine», a-t-il poursuivi.

Et finalement le tableau ne leur est pas apparu aussi noir. «Ils se disent qu'une présidence Trump est peut-être une bonne nouvelle pour le monde des affaires américain, avec de moindres taxes et un fardeau réglementaire allégé», souligne Nariman Behravesh, chef-économiste chez IHS Markit.

«Soubresauts»

Le milliardaire de 70 ans a promis de «rendre à l'Amérique sa grandeur», promettant de revigorer la première économie mondiale. Dans son programme, figure l'adoption d'un plan économique créant 25 millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an.

Il projette aussi 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.

Au-delà des Etats-Unis, les analystes se montraient sereins quant aux répercussions de la politique de Donald Trump sur le reste de la planète. «Il ne va certainement pas faire dérailler la croissance mondiale», estime Florian Ielpo, responsable du département de recherches macroéconomiques chez Unigestion SA à Genève, cité par l'agence Bloomberg News.

En première ligne du fait des menaces du républicain de renégocier les accords de libre-échange, le Mexique s'est aussi voulu rassurant, son président Enrique Peña Nieto parlant même d' «une grande opportunité» pour le développement des relations entre les deux pays. Le peso, qui avait plongé mercredi, se redressait: le dollar s'échangeait à 19,7800 pesos vers 03H30 GMT, contre 20,7818 yens, un record de faiblesse historique, la veille.

En revanche, «cela va prendre du temps de mesurer les implications, en particulier dans les domaines du commerce, de la mondialisation et de la Réserve fédérale», précise l'analyste d'Oanda.

Il faut donc s'attendre à «des soubresauts pour un certain temps», prévient Toshihiko Matsuno, de SMBC Friend Securities, interrogé par l'AFP à Tokyo. 

«Le marché va surveiller avec beaucoup d'attention la manière dont il va mettre en place sa politique», confirmait plus tôt Alexandre Baradez, un analyste de IG France, se préparant à une «phase d'attente et d'observation».

Tandis que les indices boursiers renouaient avec l'enthousiasme, l'or et les marchés obligataires, refuge traditionnel sur lesquels les investisseurs s'étaient précipités à la nouvelle de l'élection de Donald Trump, perdaient de leur attrait jeudi matin en Asie.