C’est une mesure qui devrait entrer en vigueur «dans les plus brefs délais». L’augmentation du tarif de l’eau, qui est resté inchangé depuis 2012, a été confirmée par le ministre Ivan Collendavelloo dimanche à une question de l’express. Comment sera-t-elle appliquée ?

Dans les milieux concernés, l’on indique que cette hausse ne concernera pas tous les abonnés mais seulement ceux qui ont tendance à gaspiller, d’où le terme «tarifs punitifs». Bien qu’un comité travaille toujours sur les modalités entourant cette mesure, il se pourrait que le volume de 25 m3 d’eau soit retenu comme seuil limite, équivalent à ce qu’une famille moyenne utilise par mois. «Tous ceux qui consomment plus devront payer. D’autres seuils seront établis. Ces personnes auront à payer une somme pour chaque mètre cube additionnel», indique-t-on.

Déjà, sur les 350 000 abonnés de la Central Water Authority (CWA), il nous revient que 40 % seraient de gros consommateurs. Parmi eux, l’on compte des usines mais aussi des particuliers. «La hausse du prix de l’eau servira surtout à éduquer les Mauriciens», confirme-t-on

Et d’ajouter qu’on envisage d’introduire de nouveaux moyens dissuasifs, tels que taxer la consommation d’eau par des étrangers dans le cadre des villas Integrated Resort Scheme ou encore les touristes. En contre- partie, les familles utilisant 6 m3 d’eau ou moins continueront à bénéficier de l’eau gratuite.

Pourquoi l’augmentation du prix de l’eau est-elle pressante ? L’on fait valoir que la CWA cumule Rs 3,3 milliards de dettes. Si rien n’est fait pour stabiliser cette situation, ce chiffre devrait continuer à grossir et atteindre Rs 5 milliards dans un futur proche. «Il est urgent que la CWA s’occupe de sa santé financière. Avec la quantité de projets en chantier, il faudrait pouvoir renflouer les caisses», précise-t-on.

Parallèlement, il est prévu de revoir le fonctionnement de ce corps parapublic. Depuis le dé- but de l’année, plusieurs décisions ont été prises. Parmi elles : l’introduction d’un système de rotation dans le but de réduire les coûts dans certains départements, dont celui des «opérations». Des postes vacants au niveau de l’administration ont également été remplis sur contrat, et les employés soumis à des évaluations basées sur la compétence.

Et le partenariat stratégique dans tout cela ? Selon nos informations, la révision du tarif de l’eau ne serait nullement liée au partenariat stratégique. En attendant la finalisation du rapport de la Banque mondiale, la CWA compte lancer une restructuration et tenter de redresser la situation financière.