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Yann Duchesne: «Nous avons observé une morosité dans la consommation»

8 novembre 2016, 16:45

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Yann Duchesne: «Nous avons observé une morosité dans la consommation»

La consommation est morose. C'est du moins l'avis de Yann Duchesne, Group CEO-Operations, IBL Ltd. Il se confie à l'express.

Selon le dernier «Business Confidence Indicator» de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice, la confiance des entreprises a drastiquement chuté au troisième trimestre 2016. Qu’en pensez-vous ?
De notre côté, la confiance est totale. On est très confiants pour nos différents business, qui se développent bien. Je ne peux pas trop commenter la baisse de confiance des autres entrepreneurs. De ce qu’on m’a appris, l’incertitude politique y serait pour quelque chose…

D’autre part, il y a bien une morosité au niveau de la consommation générale. Je l’observe depuis quelques mois. Par exemple, chez notre chaîne de supermarché Winner’s, qui est leader avec 17 % de parts de marché à Maurice, je constate que depuis plusieurs mois, la consommation est morose.

 

Quelle lecture faitesvous de la dégringolade de Maurice dans le dernier rapport «Doing Business 2017» publié par la Banque mondiale ?
Ce n’est pas une bonne nouvelle car la facilité à faire du business à Maurice est très importante. La bonne nouvelle, c’est que Maurice reste en première position en Afrique. C’est un continent qui devrait connaître une croissance extraordinaire sur les 15 prochaines années et Maurice est bien placé pour profiter du développement du continent.

Maintenant je pense que le gouvernement a toutes les cartes en main pour regagner des places et je suis absolument confiant que Maurice a les atouts nécessaires pour faire une remontée l’année prochaine. Mais il faut aussi rappeler que nous avons des concurrents qui sont très bons, comme Singapour.

Ce pays est tout de même une référence et on pourrait s’inspirer de ce que font les meilleurs. Si on y parvient, on pourrait très vite remonter dans le classement. Nous avons le pouvoir et les atouts pour le faire. À la limite, c’est presque une bonne nouvelle qu’on soit descendu dans le classement car du coup, c’est un véritable wake-up call.

 

Qu’en est-il de l’impact du Brexit sur l’économie locale ?
Je pense que le principal impact négatif pour Maurice est la baisse de la livre sterling, qui réduit le pouvoir d’achat des Britanniques. Cela risque de réduire un peu le volume des flux touristiques de la Grande-Bretagne, qui fait quand même partie des principaux marchés touristiques de Maurice.

Pour nos exportations, cela nous rend un peu moins compétitifs. Mais ce n’est pas plus grave. Nous allons nous en sortir. Il faut rester optimiste !

 

Comment s’annonce la période de fin d’année pour vos opérations ?
La plupart des activités sont en croissance. Donc, je pense qu’on va terminer l’année dans une bonne situation.

 

Quels sont vos projets et les perspectives de développement sur le continent africain ?
On a beaucoup de projets sur le continent. Par exemple, en Ouganda, on a des projets dans le processing de la viande, à travers une société qui s’appelle Fresh Cuts qui se développe.

Toujours en Ouganda, nous avons des projets dans les fast-moving consumer goods et dans le healthcare. On a des projets également en Côte d’Ivoire, entre autres.

Mais on va réfléchir à notre stratégie africaine car je crois beaucoup au potentiel de développement dans les pays nord-africains, en particulier les plus grandes villes dans les pays stables qui seront en forte croissance. Comme Abidjian, Addis Abeba, Kampala. Début 2017, nous allons conduire des réflexions systématiques sur les opportunités qui s’offrent à IBL en Afrique.

 

«Mes propos ont été sortis de leur contexte»

<p>Les propos du Group CEO-Operations d&rsquo;IBL Ltd dans un article de<em> &laquo;Financial Times&raquo;</em> repris par la publication française <em>&laquo;Courrier International&raquo; </em>en ont étonné plus d&rsquo;un. Dans un article intitulé <em>&laquo;La face cachée de l&rsquo;île Maurice&raquo;</em>, publié le 1er novembre par<em> &laquo;Courrier International&raquo;</em>, Yann Duchesne y est interviewé en tant qu&rsquo;expatrié travaillant à Maurice. Selon l&rsquo;article, il déplore un <em>&laquo;manque de liaisons aériennes, une pénurie de logements corrects, une vie sociale inexistante, des embouteillages quotidiens et une bureaucratie paralysante quand on essaie de recruter des étrangers&raquo;</em> à Maurice. Sollicité pour une réaction à cet article peu reluisant pour le pays, le <em>Group CEO-Operations </em>du conglomérat IBL soutient que ses propos ont été <em>&laquo;totalement sortis de leur contexte&raquo;.</em></p>

<p><em>&laquo;Lorsque j&rsquo;évoquais le manque de connectivité aérienne, je parlais de la liaison entre Maurice et plusieurs pays africains&raquo;</em>, explique-t-il. Il s&rsquo;agit ici des destinations telles qu&rsquo;Abidjan, Libreville ou encore Kampala, qui peuvent mettre 24 heures à atteindre, des destinations auxquelles il s&rsquo;est rendu à plusieurs reprises.</p>

<p>Quid d&rsquo;une <em>&laquo;pénurie de logements corrects&raquo; </em>? Insinuet- il que Maurice ne possède pas de maisons appropriées pour loger du personnel expatrié ? Là encore, Yann Duchesne dément avoir tenu ces propos. <em>&laquo;Ce que j&rsquo;ai expliqué, c&rsquo;est que j&rsquo;ai eu quelques difficultés à trouver ce que je cherchais au départ lorsque je suis venu travailler à Maurice. Mais ensuite j&rsquo;ai pu trouver un logement, qui me va d&rsquo;ailleurs très bien&raquo;</em>, avance notre interlocuteur.</p>