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Etats-Unis: le richissime Robert Durst plaide non coupable de meurtre

8 novembre 2016, 07:24

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Etats-Unis: le richissime Robert Durst plaide non coupable de meurtre

 

Le sulfureux et richissime Américain Robert Durst a été inculpé lundi pour le meurtre en 2000 de son amie Susan Berman, qu’il nie avoir commis, une affaire rappelée aux souvenirs du grand public par un documentaire d’HBO.

Robert Durst, l’un des héritiers d’une fortune acquise dans l’immobilier new-yorkais estimée à 4,4 milliards de dollars, a plaidé non coupable lors d’une audience dans un tribunal de Los Angeles.

«Je n’ai pas tué Susan Berman», a-t-il affirmé d’une voix rauque, vêtu d’une chemise bleue à rayures blanches, arrivé au tribunal en chaise roulante et minerve autour du cou.

Les procureurs ne prévoient pas de requérir la peine de mort même si les chefs d’accusation d’assassinat et meurtre d’un témoin formellement présentés lundi auraient pu le permettre. La prochaine audience aura lieu le 15 février, avant un procès qui promet d’être très médiatique.

Robert Durst avait été transféré à Los Angeles la semaine dernière en provenance de Louisiane, où il avait été condamné à sept ans de prison en avril pour possession illégale d’arme.

Dans l’affaire Berman, Durst avait été arrêté en mars 2015 à la veille de la diffusion du dernier épisode d’un documentaire biographique qui en comptait six, diffusé par la chaîne HBO: «The Jinx».

Susan Berman, grande amie de l’accusé et fille d’un mafieux, avait été tuée d’une balle à l’arrière de la tête dans sa maison de Beverly Hills en 2000 juste avant Noël, à la veille de témoigner dans le cadre de la disparition de Kathleen Durst, première femme de Robert Durst et qui lui avait demandé le divorce.

Robert Durst est également l’un des suspects dans cette disparition survenue en 1982 et non élucidée, même s’il n’a jamais fait l’objet de poursuites.

Le multi-millionnaire de 73 ans a en revanche admis avoir tué et découpé le corps d’un voisin en 2001 lorsqu’il vivait à Galveston, au Texas, où il s’était réfugié lorsque les autorités tentaient de l’inculper pour le meurtre de Berman et la disparition de Kathleen Durst.

Il avait été arrêté puis libéré sous caution et avait fui avant que la police finisse par le localiser en Pennsylvanie (est des Etats-Unis) à l’issue d’une chasse à l’homme nationale.

Jugé en 2003, il avait été acquitté après avoir plaidé la légitime défense.

Dans «The Jinx: The Life and Deaths of Robert Durst», l’excentrique héritier semblait faire un aveu involontaire, se murmurant à lui-même alors qu’il était aux toilettes et que son micro sans fil était toujours allumé: «Qu’est-ce que j’ai fait? Je les ai tous tués, évidemment».

Dans le dernier épisode de «The Jinx», M. Durst était aussi confronté à la similitude entre deux écritures, l’une sur l’enveloppe d’une missive qu’il avait envoyée à Susan Berman en 1999 et l’autre sur une lettre anonyme envoyée à la police de Beverly Hills en décembre 2000 indiquant où se trouvait le corps de Mme Berman.

Les deux enveloppes comportent la même faute d’orthographe, «Beverley» au lieu de «Beverly».

L’avocat de M. Durst, Dick DeGuerin, avait déclaré que l’arrestation de son client était due à des questions d’audimat à cause du succès du documentaire d’HBO, et non aux faits.

Le chef de la police de Los Angeles, Charlie Beck, avait rétorqué que le «dossier d’accusation était indépendant du documentaire» et «tenait par lui-même», notamment grâce à deux analyses graphologiques associant Durst à la lettre anonyme qui avait indiqué qu’un «cadavre» se trouvait chez Susan Berman.