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Jean-Paul Belmondo revient pour la première fois sur ses «Mille vies»

5 novembre 2016, 14:30

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Jean-Paul Belmondo revient pour la première fois sur ses «Mille vies»

 

«On ne m'aimait pas sérieux», regrette l'acteur français Jean-Paul Belmondo qui, à 83 ans et avec quelque 80 films à son actif, revient pour la première fois sur sa longue carrière dans deux ouvrages publiés lundi.

Dans «Mille vies valent mieux qu'une», un livre de souvenirs rempli d'anecdotes, et dans l'album photo «Belmondo par Belmondo», «Bebel» commente sa réputation de clown acrobate.

Animé par une «envie de faire l'idiot inscrite dans (son) ADN», Belmondo n'a eu de cesse de multiplier les pitreries, qu'il s'agisse de lancer de boulettes pendant les tournages ou de conférences de presse se finissant en slip.

Délibérément potache ainsi que grand amateur de cascades, l'acteur se sentira parfois mal compris de la critique. «Si je ne fais pas un truc fou dans un film (...), si je n'exécute pas de pirouettes (...) on m'en veut, on m'étrille». Une situation qui l'a particulièrement touché à la sortie de «La sirène du Mississippi» de François Truffaut en 1969. «On ne m'aimait pas sérieux», lance-t-il.

«Bebel» revient aussi sur sa rencontre avec le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, qui a «scellé» son destin. «Venez dans ma chambre d'hôtel, on tournera et je vous donnerai 50.000 francs», lance Godard à Belmondo, croisé dans la rue. L'acteur craint une proposition douteuse de celui qui l'horripile avec sa lente diction d'Helvète et ses lunettes de soleil.

Il finira par décrocher le rôle du jeune voyou d’«A bout de Souffle», film emblématique de la Nouvelle Vague qui va le faire entrer dans la légende. Après ce succès, «l'on viendra à moi», raconte-t-il.

Jean-Paul Belmondo évoque aussi son «amitié fidèle» pour Alain Delon, l'autre monstre sacré du cinéma français. «Lui et moi, c'est le jour et la nuit. Mais depuis nos premiers pas, nous menons des carrières en parallèle au cinéma: nous sommes révélés la même année, 1960 (...), nous partageons des réalisateurs comme Jean-Pierre Melville, nous jouons souvent des personnages de gangster et/ou d'homme solitaire».

Avec une vie menée tambour battant, le grand amateur de vitesse qu'est Belmondo concède peu de regrets. Tous sont de nature artistique, comme ne pas avoir adapté au cinéma «Voyage au bout de la nuit» de Louis-Ferdinand Céline. Sur ses problèmes de santé - un accident vasculaire cérébral en 2001 qui l'a diminué - ou la mort d'une de ses filles, l'acteur ne s'étend pas, préférant mettre en avant son formidable appétit de vie.