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Baie-du-Tombeau: menacés d’expulsion pour céder la place à Jin Fei

29 octobre 2016, 18:31

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Baie-du-Tombeau: menacés d’expulsion pour céder la place à Jin Fei

 

Le projet Jin Fei a été relancé depuis quatre semaines. Des fouilles et des travaux de construction ont commencé. Par conséquent, une douzaine de familles de résidence Florida, Baie-du-Tombeau, vivant sur les terres de Jin Fei en situation irrégulière, sont dans la tourmente. Elles ont été sommées de vider les lieux. Parmi celles qui ont reçu les lettres d’expulsion, on retrouve les familles Cangy, Batterie, Dumlaye, Joliecoeur et Malbrook.

Mardi, ces familles ont reçu une lettre du ministère du Logement et des terres, leur informant qu’elles ont 15 jours pour évacuer les lieux. «Trois personnes du ministère sont venues nous remettre notre lettre en mains propres. Un cadre nous a dit que nous sommes dans l’illégalité et que nous sommes sur un terrain de l’État qui sera utilisé pour le projet Jin Fei», explique Kathleen Cangy, qui, depuis quatre ans, y habite  avec sa famille.

Depuis que ces familles ont obtenu leur lettre d’éviction, elles ne savent plus que faire. «Nou pé galoup partou mé pa pé rési zwen personn. Nou pé promné dan Porlwi avek nou bann zanfan pou atann bann misié-la mé personn pa lé zwen nou», déplore Jeanine Batterie. «Zot pé tir nou dépi la mé zot bizin koné kot pou met nou», lance-t-elle d’un ton désespéré.

L’année dernière, le ministre du Travail Soodesh Callichurn et le Parliamentary Private Secretary Sharvanand Ramkaun, tous deux députés de la circonscription no 5, (Pamplemousses – Triolet), à laquelle est rattachée résidence Florida, sont allés à leur rencontre, pour une visite des lieux. «Ils nous ont promis de nous régulariser ici même et avaient dit d’attendre un peu pour qu’ils fassent des démarches afin que nous puissions commencer à payer pour ce terrain», se remémore Neopole Rosemay.

En novembre dernier, certaines familles avaient même reçu une lettre du bureau du Premier ministre pour leur annoncer que leur demande pour la fourniture d’eau sera prise en considération et que les démarches vont s’ensuivre. Après tout cet espoir,  les habitants sont catégoriques : ils ne vont pas bouger. «Si tir nou la, nou pou dormi anba lamem, ar nou zanfan, paski nou péna plas pou alé», affirme une mère de  famille désespérée.

Interrogé, Sharvanand Ramkaun explique qu’effectivement, son collègue ministre et lui avaient rendu visite à ces familles. Ils leur avaient demandé d’écrire une lettre au ministère du Logement et des terres pour exprimer leurs doléances. Maintenant, Sharvanand Ramkaun souligne que ces familles doivent bouger, vu que le projet Jin Fei a démarré. «Il y a des constructions qui auront lieu sur ce terrain et ces personnes doivent partir. Mais nous sommes en train de faire tous les efforts pour que le délai d’évacuation soit prolongé. Nous faisons actuellement une étude pour voir où nous pouvons reloger ces  familles», dit-il.