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Fraude : criblée de dettes, une croupière vole au casino

26 octobre 2016, 09:46

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Fraude : criblée de dettes, une croupière vole au casino

 

Elle ne voulait pas perdre sa maison. Raison pour laquelle elle a subtilisé de l’argent sur son ancien lieu de travail pour régler ses dettes. Mais la justice a fini par la rattraper…

«Je n’avais pas d’autre choix que de voler, étant donné que j’étais submergée de dettes.» C’est en ces termes que Salonee Bhoyroo, ancienne croupière du Grand Casino du Domaine les Pailles, a fait son mea culpa en cour intermédiaire hier.

«Mon mari avait eu des démêlés avec la justice pour des paris illégaux et il avait écopé d’une amende de Rs 350 000. Je me suis demandée comment j’allais faire pour l’aider à payer cette somme», raconte l’habitante de Phoenix, mère de deux enfants. N’ayant pas pu payer l’amende, son mari s’est retrouvé en prison et l’a laissée avec des dettes.

 

«Ma maison allait être saisie car elle était placée sous hypothèque.»

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«J’avais deux emprunts auprès de la banque. Je devais rembourser entre autres des sommes de Rs 550 000 et de Rs 300 000. Ma maison allait être saisie car elle était placée sous hypothèque. J’avais deux enfants de huit et six ans à nourrir.» Salonee Bhoyroo ne savait plus quoi faire. Elle a alors pensé au vol…

Elle avoue qu’entre 2007 et 2010, alors qu’elle travaillait comme croupière, elle a volé des jetons du casino, qui tombe sous la tutelle de la State Investment Corporation (SIC), avant de de- mander aux clients de les échanger. Une fois qu’elle a touché l’argent, elle l’a personnellement encaissé.

L’affaire a éclaté lorsque la SIC a mené une enquête pour ensuite référer le dossier à l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Selon celle-ci, Salonee Bhoyroo avait versé, en différentes occasions, Rs 1,2 million au sein de différentes banques, à l’instar de la défunte Bramer Bank ou la South East Asian Bank. Cet argent était donc soupçonné d’avoir été obtenu de façon frauduleuse.

Salonee Bhoyroo, qui comptait 19 ans de service auprès de la SIC, faisait face à 52 accusations formelles de blanchiment d’argent. Toutefois, la commission anticorruption en a abandonné 37. Devant la magistrate Niroshini Ramsoondar hier, l’accusée a présenté ses excuses.

Elle a fait ressortir que depuis son arrestation, elle a retenu la leçon. Elle a souligné qu’elle ne s’est engagée dans aucune affaire illicite après avoir été embauchée par la compagnie de jeu Hing Tse Investment Corporation où elle est Shop Manager. «Je travaille avec de l’argent mais depuis mon intégration dans cette compagnie, il y a quatre ans, je n’ai eu aucun démêlé avec la justice.»

L’avocat de la défense, Me Rampoortab, a fait son réquisitoire, avançant que sa cliente a coopéré pleinement avec les enquêteurs et qu’elle a été suspendue de ses fonctions. Il a demandé qu’une amende lui soit infligée au lieu d’une peine d’emprisonnement, en vertu du code pénal.

Point auquel a objecté le représentant de l’ICAC, Me Atish Roopchand. Il a affirmé qu’en vertu du Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, cela ne peut s’appliquer. La loi prévoit une peine d’emprisonnement de plus de trois ans, a-t-il dit. L’accusée connaîtra sa sentence le 7 novembre.