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Bahim Boodhun, au carrefour des délices

15 octobre 2016, 11:33

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Bahim Boodhun, au carrefour des délices

Déterminé à faire une carrière à l’étranger, Bahim Boodhun s’est orienté vers la gastronomie. Il est désormais le chef de cuisine de l’hôtel des Gouverneurs à Montréal au Canada. Rencontre.

Originaire de la région de Pailles, Bahim Boodhun est le benjamin d’une famille de quatre enfants. Issu d’une famille modeste, il fréquente l’école primaire de sa localité et se classe aux examens du CPE en 1993. «Mes parents travaillaient très dur pour nous donner l’éducation qu’il fallait pour nous permettre de devenir indépendants dans la vie», se remémore le Mauricien, né dans les années 1980. À l’époque, son père exerçait comme Clerk dans un ministère alors que sa mère était couturière.

Après le cycle primaire, Bahim Boodhun poursuit ses études au collège Hassan Raffa à Terre-Rouge. Et c’est là que commence à germer l’idée de découvrir d’autres horizons. En effet, raconte notre interlocuteur, avec ses amis de classe, il avait fait un pacte : celui de quitter l’île Maurice un jour en fonction de ses capacités et partir à la rencontre du monde.

«Dans ma tête, mon esprit, je me disais que si je vais être ailleurs, je pourrais être plus autonome et indépendant», confie le jeune homme. Il ambitionne alors de faire carrière dans un domaine lui permettant de voyager éventuellement. Au terme de son parcours au secondaire en 1997, Bahim Boodhun postule pour un cours en cuisine à l’école hôtelière Oxford Academy, située alors à Rose-Hill. Il avait dû opter pour cette institution du fait que son inscription à l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval arrivait trop tard.

C’était alors son père qui l’y avait accompagné pour payer la première mensualité. En dépit des coûts onéreux, ses parents l’avaient soutenu dans cette décision de formation, indique notre interlocuteur. D’autant plus que la gastronomie incarne à ses yeux une grande passion. Son programme, qui dure une année, confirme d’ailleurs son choix professionnel dans la mesure où le tourisme évoluait rapidement dans le pays. Bahim Boodhun s’attelle à la tâche et finit premier de sa classe aux examens finaux.

Émerveillé par le changement

En 2000, il obtient son premier emploi dans ce domaine. Le Mauricien travaille alors comme commis de cuisine au Keg and Marlin, un des restaurants du Caudan Waterfront. Cette belle expérience dure deux ans et contribue à sa progression dans la filière. Après cette période, notre interlocuteur s’intéresse à l’hôtellerie. Grâce à un de ses amis, il apprend que le Hilton recrute des cuisiniers. Il postule et passe rapidement une entrevue qui se conclut positivement. Il rejoint alors l’établissement.

«J’étais émerveillé par le changement car tout était différent. J’ai appris énormément de choses et cela m’a permis de m’améliorer», affirme-t-il. Mais le Mauricien ne veut pas s’arrêter là. Au bout d’une année à l’hôtel, il décide de suivre une formation avancée en Food Production à l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval en 2003.

Entre-temps, Bahim Boodhun perd son père. Sa mère ainsi que le père d’un de ses amis le soutiennent alors pour financer le cours. Après un an, sa carrière prend un autre cap. Bahim Boodhun travaille au sein d’un autre établissement hôtelier qui ouvre ses portes. Ce poste est marqué par une belle acquisition d’expérience professionnelle, indique-t-il.

Il y découvre aussi de nouvelles opportunités. En effet, de nombreux collègues s’embarquaient sur des bateaux de croisière pour y travailler. Il leur emboîte le pas. Il est recruté par les responsables d’un bateau faisait route vers les Caraïbes. «C’est là que je voyais que mon objectif allait prendre naissance. J’ai travaillé très dur sur cette croisière et j’ai économisé pour aider ma mère à mon retour», confie-t-il.

Ouvrir son propre restaurant

À son retour, il exerce au sein de plusieurs hôtels et consolide son expérience. Dix ans plus tard, le Mauricien veut faire autre chose. En dépit des voyages en France, en Afrique du Sud, en Allemagne entre autres, il ne se sentait pas à sa place selon ses dires. Il se dit que les «balades de pays en pays» suffisaient amplement. De plus, il devait retourner souvent sur l’île pour sa mère. Malheureusement, cette dernière décède en 2010.

Quelque temps plus tard, il décide de quitter le pays. C’est alors qu’il apprend que l’Australie et le Canada offrent des possibilités d’immigration. Il choisit le Québec car cette destination dispose de nombreuses opportunités. Il entame les formalités qui durent deux ans. En novembre 2012, Bahim Boodhun arrive au Québec. Logé par des amis d’enfance, il s’installe progressivement.

Le froid l’assaille mais il s'en tient à sa décision qui lui semble être la meilleure indépendamment de la saison. Il fait ses démarches pour trouver du travail. «C’était difficile au début car je n’avais pas d’expérience québécoise. Un chef m’a fait confiance et m’a embauché dans son restaurant – Le Primo & Secondo – juste après l’entretien», explique-t-il.

Parallèlement, il continue à chercher d’autres emplois, notamment dans les hôtels. C’est alors que six mois plus tard, il est recruté par l’hôtel des Gouverneurs, une des chaînes les plus réputées au Québec. Il y exerce désormais comme chef et est spécialisé dans la cuisine européenne, asiatique, indienne, créole, italienne, africaine et québécoise.

Comblé dans sa profession dont le succès est lié à son labeur et aux prières de son entourage, Bahim Boodhun mitonne les délices en les saupoudrant de sa touche personnelle. Aujourd’hui, il souhaite poursuivre sur sa lancée. Et à long terme, le Mauricien a pour objectif d’ouvrir son propre restaurant.