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Géorgie: l'OSCE salue des législatives «bien organisées», remportées par le parti au pouvoir

9 octobre 2016, 21:40

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Géorgie: l'OSCE salue des législatives «bien organisées», remportées par le parti au pouvoir

 

Les observateurs étrangers de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont salué dimanche des élections législatives «bien organisées» en Géorgie, remportées selon les résultats partiels par le parti au pouvoir, malgré des accusations de fraudes avancées par l'opposition dans ce pays du Caucase du Sud.

Ces élections «étaient concurrentielles, bien organisées, et les libertés fondamentales ont généralement été respectées», a déclaré l'OSCE dans un communiqué commun avec l'Otan, le Conseil de l'Europe et le Parlement européen, dont les observateurs ont surveillé le scrutin samedi.

Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, le parti au pouvoir Rêve géorgien du milliardaire Bidzina Ivanichvili était en tête avec 48,61% des suffrages, devant le Mouvement national unifié (MNU) de l'ancien président géorgien en exil Mikheïl Saakachvili, qui recueillait 27,04% des voix.

Ces deux partis rivaux vont ainsi se partager les 77 des 150 sièges, répartis à la proportionnelle.

Un petit parti pro-russe, Alliance des Patriotes, qui figurait en troisième position depuis samedi soir, a finalement échoué à franchir le seuil de 5% des voix nécessaire pour siéger au Parlement.

Au total 19 partis, six formations et 816 candidats au scrutin majoritaire se sont disputés les votes des 3,5 millions d'électeurs pour les 150 sièges du Parlement.

L'issue définitive du scrutin pourrait cependant n'être connue que fin novembre étant donné la complexité du système électoral géorgien.

«C'étaient des élections libres et honnêtes qui scellent fermement la démocratie géorgienne», s'est félicité le Premier ministre géorgien Guiorgui Kvirikachvili.

Voix volées

De son côté le MNU a accusé le gouvernement d’«avoir volé les élections» et a organisé une manifestation de protestation devant le siège de la Commission électorale centrale à Tbilissi. La plupart des partis d'opposition ont aussi crié à la fraude, et cette commission a annoncé avoir enregistré 46 plaintes pour violations de procédures.

«Des voix nous ont été volées. Nous allons défendre nos votes», a lancé devant les manifestants Nika Melia, la chef de campagne du MNU, estimant que son parti a remporté la victoire.

Tous deux pro-occidentaux, Rêve géorgien et le Mouvement national unifié étaient au coude à coude à la fin de la campagne électorale, qui s'est déroulée dans un climat tendu dans cette ancienne république soviétique, théâtre d'un conflit et d'une intervention militaire russe en 2008, avec un attentat visant un député du MNU et des tirs contre un candidat indépendant lors d'un meeting.

«L'ambiance calme et ouverte de la campagne électorale a été affectée par des accusations de mauvaise concurrence et des incidents violents», constate le communiqué de l'OSCE.

Transformations démocratiques

En octobre 2012, la victoire écrasante de Rêve géorgien aux législatives précédentes avait mis fin à une décennie de pouvoir du MNU.

Depuis, la popularité de Rêve géorgien s'est fortement effritée, sur fond de dépréciation de la monnaie géorgienne à la suite de la récession en Russie, important partenaire commercial de Tbilissi.

Rêve géorgien comme le MNU prônent l'entrée de la Géorgie dans l'Otan, comme l'ont promis les dirigeants de l'Alliance atlantique en 2008.

Mais cette promesse reste suspendue, à cause de la ferme opposition de Moscou, qui à l'issue d'une guerre éclair en 2008 a installé ses troupes à demeure en Abkhazie et en Ossétie du Sud, deux régions sécessionnistes géorgiennes voisines.

Avec ces législatives, «la Géorgie a réaffirmé son statut de leader des transformations démocratiques dans la région», a assuré Paolo Alli, chef de délégation des observateurs de l'Assemblée parlementaire de l'Otan. Il a souligné que le déroulement du scrutin était «fortement encourageant pour tous ceux qui soutenaient la Géorgie dans son aspiration à l'intégration euro-atlantique».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Rêve géorgien en 2012, plusieurs alliés de l'ancien président géorgien ont cependant fait l'objet d'enquêtes et certains ont été emprisonnés sous des accusations notamment de détournement de fonds.

M. Saakachvili lui-même, devenu gouverneur de la région ukrainienne d'Odessa, est recherché par la justice géorgienne pour «abus de pouvoir», des accusations qu'il dénonce comme politiquement motivées.

Son rival Bidzina Ivanichvili, l'homme le plus riche de Géorgie, a quitté volontairement son poste de Premier ministre en 2013, mais l'opposition l'accuse de continuer à tirer les ficelles du pouvoir.