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Riambel: Un espace pour rendre les familles autonomes

6 octobre 2016, 10:40

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Riambel: Un espace pour rendre les familles autonomes

Apprendre à cultiver la terre et se lancer dans l’élevage de poulets. Ce sont là des initiatives communautaires prises par des femmes d’African Town, pour le bien-être de leur famille.

Cela fait quelques mois déjà que le projet est sorti de terre à Riambel. C’est effectivement de terre qu’il s’agit car c’est un site où se trouvent des espaces dédiés au jardinage et à l’élevage de poulets. Le tout est agrémenté de salles d’apprentissage, d’une brocante et d’une cuisine. Des femmes de la région viennent y gagner leur vie et apprendre à être autonome, cela à l’initiative du Centre d’écoute et de développement de Surinam.

Tout est parti d’un constat, nous dit Santal Louise, coordinatrice du projet. «Il y avait un terrain vague à African Town et des gens qui étaient sans emploi. Alors nous nous sommes dit pourquoi pas leur donner les moyens de gagner leur vie sans qu’ils aient à attendre quoi que ce soit des autres.» C’est ainsi qu’est né le projet de «Backyard farming», où les femmes apprennent à cultiver des légumes, à élever des poulets et à faire la cuisine.

«En fait, le projet touche plus les familles d’African Town. Elles apprennent ici sur le site, puis peuvent reproduire cela chez elles et générer leurs propres revenus», explique Bradley Toofany, président du Centre d’écoute et de développement de Surinam. Ce projet communautaire est à double vocation : d’abord produire pour leur propre consommation, afin que les familles aient de la nourriture plus facilement. Ensuite, s’il y a un surplus, les légumes, œufs ou poulets peuvent être vendus pour générer des revenus.

La culture de légumes et l’élevage de poulet sur le site est un exemple que les familles sont appelées à reproduire.

Sylvie Lall, une des habitantes qui depuis l’année dernière a appris les rudiments de la culture de légumes, explique que le jardinage lui permet de faire des économies. «Ti ditin, kotomili ek lézot bred nou népli bizin asté. On arrive à en produire nous-mêmes et, sur plusieurs mois, cela fait une somme d’économisée sur le budget familial», confie-t-elle.

Sur place, avec d’autres bénéficiaires de ce projet, le jardin donne ainsi des concombres, des lalos et autres légumes. Les femmes qui ont un petit espace chez elles peuvent planter à la maison mais, comme le précise Santal Louise, il y a aussi un lopin de terre mis à la disposition de celles qui veulent cultiver des légumes mais qui n’ont pas de terrains pour cela. Le poulailler communautaire permet aussi de générer des revenus, en vendant des œufs notamment. «Il est bon de noter que tout ce que nous produisons ici est vendu à meilleur marché que le prix usuel. Cet argent va à sept dames qui sont employées ici mais aussi nous permet de continuer le projet en toute autonomie», confie Bradley Toofany.

Divers financements

Plusieurs organismes, dont le Decentralized Cooperation Programme et l’Educational and Vocational Foundation, les ont aidés à lancer le projet en 2014. Ensuite les compagnies comme Appavoo & Associates, AML, Bioculture et la Rogers Foundation ont financé les différentes étapes permettant d’aménager les multiples structures qu’on y voit.

C’est une cinquantaine de familles de la région d’African Town qui sont concernées par ce projet. Depuis fin 2015, elles suivent un formation dans le centre communautaire de la localité. «Nous comptons bientôt aménager une salle sur place, dans un conteneur. Là, les cours pourront être dispensés plus facilement et ce sera plus pratique», conclut le président.