Publicité

Un samedi matin au cœur de l’île

3 octobre 2016, 13:53

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Un samedi matin au cœur de l’île

Le 4e Moka Trail, dixième étape de la Ligue de trail 2016, a permis aux coureurs de renouer avec l’effort vert samedi au cœur de l’île, autour de la chaîne de montagnes de Moka, ce qu’ils n’ont pu faire aussi souvent qu’ils l’auraient voulu depuis juillet en raison de la fièvre aphteuse et de la fermeture des chasses. Vishal Ittoo et Valérie Gérard ont signé leur première victoire dans le Grand Pouce (30 km) en 3h02.51 et 4h12.44 respectivement. Xavier Verny et Candice de Falbaire ont, eux, remporté le Petit Pouce (15 km) en 1h24.33 et 1h41.56. Quant au Fun Jog de 6 km, il a permis à Thomas Eynaud et à sa sœur Eva de faire valoir leurs qualités athlétiques en 22.47 et 25.18 respectivement.

Yan de Maroussem commence l’ascension qui le conduira à Vallée Pitot.

7h10. Une centaine de trailers s’élancent de la Laura en direction de la première difficulté au programme : l’ascension du Pouce. Bhuvish Lukea montre la voie, suivi de Philippe la Hausse de La louvière et Yan de Maroussem. Vishal Ittoo est alors dans le premier wagon. Quelque 3 kilomètres d’effort qui les mèneront à 600 mètres d’altitude avant la descente en direction du parking du Dauguet (km 9).

Philippe la Hausse de la Louvière progressant avec une régularité de métronome à Vallée-des-Prêtres.

Les marcheurs rentrent paisiblement de leur jogging matinal dans les hauteurs du Dauguet. Un calme paradisiaque règne dans cette partie de la capitale en ce samedi matin. Il est 8h05 quand Bhuvish Lukea apparaît. Il est seul en tête et compte une cinquantaine de mètres d’avance sur Jeni Smith et Vishal Ittoo à l’amorce de l’ascension des petites collines menant à Vallée Pitot (km 8,5). Xavier Angot suit en quatrième position à deux minutes. Yan de Maroussem et Fabrice Maréchale comptent cinq minutes de retard sur le leader. Idem pour Philippe la Hausse de Lalouvière qui se réjouit de rallier le Dauguet aussi vite. «Une heure, pile poil!» lâche-t-il, avant de quitter le parking et d’attaquer la difficulté suivante. Valérie Gérard fait la course seule en tête chez les femmes. Il est 8h23 quand elle arrive au même endroit.

Valérie Gérard a toujours fait la course en tête. Elle est la première à traverser Le Dauguet.

Vishal Ittoo produit son effort entre Le Dauguet et Vallée Pitot (km 10). Il s’installe en tête et restera inaccessible. Il est 9h37 quand il sort des bois et entre dans le village de Crève Cœur (km 21). Il précède Jeni Smith de cinq minutes et Xavier Angot de huit minutes. Vishal Ittoo file vers La Laura et sa première victoire.

«J’ai pris la tête entre Le Dauguet et Vallée Pitot. J’ai alors lâché Jeni Smith et Bhuvish Lukea. J’ai géré mon effort jusqu’à l’arrivée. J’ai eu une course tranquille, je me sentais bien malgré la grippe qui me mine depuis trois semaines. C’est ma première victoire dans le Moka Trail. Les petites modifications apportées au parcours ne m’ont pas affecté», déclare le vainqueur. Il a obtenu samedi son sixième podium de la saison après le Trail de Mare-Longue, le Parakeet Challenge, le Royal Raid et l’UTRB. Son prochain objectif sera le Trail de Rodrigues le 6 novembre. «Je réalise une jolie saison. Je remercie mon club, le Moka Rangers», a ajouté Vishal Ittoo.

Troisième en 3h12.40, Xavier Angot a remporté son premier podium de la ligue. «C’est super! Il fait beau, il pleuvait quant on a commencé. Le parcours est super bien balisé. Nous n’avons pas eu beaucoup de trails avec tous les problèmes survenus. C’est super sympa, les gens qui nous applaudissaient», dira-t-il après la course.

Les coureurs se dirigent vers Le Pouce, première difficulté du parcours.

Préparation pour le grand raid

Cinquième au scratch en 3h25.12, premier chez les vétérans 3, Philippe la Hausse de Lalouvière était heureux de cette reprise après les interdictions imposées dans le sillage de l’épidémie de fièvre aphteuse. «Le temps est impeccable. Le ciel est couvert, il ne fait pas trop chaud. L’ambiance est splendide. On voit des gens de tous âges, de tous niveaux. Le parcours est impeccable et nous entraîne au cœur de l’île Maurice profonde. On a croisé des hommes et des femmes en plein travail durant leurs activités agricoles. Le seul hic ce sont les détritus qui sont jetés un peu partout. Il faut que cela s’arrête. Il faut que les Mauriciens arrêtent de jeter des sacs dans les bois», confiera-t-il. Pour Philippe la Hausse de Lalouvière, le Moka Trail aura été une bonne préparation pour le Grand Raid de la Réunion (NdlR : 20-23 octobre). Une trentaine de Mauriciens y sont inscrits. Avant, il s’essaiera au Graal du trail, l’Otter Trail (42 km), prévu le 12 octobre en Afrique du Sud.

Peu après 11h15, c’était au tour de Valérie Gérard de goûter aux joies de son premier sacre à La Laura. «Cela s’est bien passé! Je suis grippée depuis une semaine, je ne savais pas trop comment seraient les sensations. J’ai effectué une semaine de suivi avec mon coach Yannick Lincoln. C’est lui qui m’a emmenée jusqu’à l’objectif. Je suis contente d’avoir pu relever le challenge. Quand je pense à l’état dans lequel j’étais dimanche dernier ! Hier soir, je lisais l’interview d’une coureuse qui disait qu’elle aurait dû être dans son lit avec un bol de soupe et qui pourtant l’a emporté. C’est dans la tête en fait! Il a fallu un peu d’efforts, j’ai confiance en Yannick, en mon corps. Et puis j’ai pu compter sur le soutien et l’encouragement de mes amis et de ma famille durant la semaine», souligne-t-elle.

«J’ai pensé à tout ça durant la course. C’est ma première victoire. Le temps avait toujours été catastrophique, à chaque fois il se passait quelque chose lors des éditions précédentes», ajoute Valérie Gérard. Elle a fait le plein de positif et se concentre désormais sur le Trail de Bourbon, l’une des trois courses du Grand Raid de la Réunion. 110 km d’une «aventure humaine» qu’elle vivra en compagnie de son époux Christophe.

Pendant ce temps, le Petit Both avait déjà livré son verdict et sacré Xavier Verny et Candice de Falbaire. «J’étais dans un état d’incertitude au départ. J’étais stressé, je ressentais la pression. J’avais tellement envie de gagner. C’est un stress que je me suis imposé. Mais heureusement, le calme s’est vite installé une fois le départ donné», remarque Xavier Verny.

Jeni Smith suit en deuxième position à Crève-Cœur. Le podium est déjà constitué.

Il prendra la tête après la première montée, au début de la première descente. «Dev Jealall était en tête au début de la première descente. Je le rattrape dans la pente, je le dépasse. Janot Fra me dépasse alors, il est un excellent descendeur. Je le double un peu plus loin dans la montée. Nous étions alors au km 6,4», relate Xavier Verny. Crève-Cœur s’offre aux foulées des téméraires.

En féminin, Candice de Falbaire aura été «tout le temps devant». «J’avais un peu peur de Sabrina car elle m’a battue l’année dernière. Je m’attendais à une course difficile mais elle a été psychologiquement plus facile qu’il y a un an. Le terrain était bien glissant. C’est un très beau parcours. Je suis vraiment contente. Je remercie ENL, Moka Rangers, Hélios, Synergie, Emcar Salomon et mes parents qui me soutiennent. Cela m’encourage énormément, ils sont toujours là pour moi. Je remercie aussi les organisateurs du Moka Trail», affirme-t-elle.

Il y a un an, Sabrina Rabot avait fait régner sa loi sur le 15 km, samedi elle a pris la deuxième place en 1h56.33. «C’était très technique! Candice de Falbaire est partie au km 6. Elle s’est détachée. J’ai essayé de revenir mais elle était la plus forte. Le Petit Both, c’est toujours un challenge avec les marches de Malenga, les descentes durant les premiers kilomètres. C’est formidable !» assure-t-elle. Le prochain objectif de Sabrina Rabot sera le City Urban Trail (CUT) prévu à Port-Louis le 19 novembre. Elle espère bien s’imposer et réussir le même tour de force lors du Ferney Trail, une semaine plus tard. Ce serait pour elle une douce revanche. Elle inverserait ainsi l’ordre d’arrivée des duels livrés il y a un an avec Candice de Falbaire et qui se poursuivent cette saison.

Vishal Ittoo est lancé comme une fusée à Crève-Cœur.

Troisième en 2h03.27, Jennifer Veeraragoo a fait le plein d’émotions à chaque pas. Même les chutes n’ont été que pur bonheur: «Je remercie la famille du trail et mon entraîneur Frankie Le Bon. C’est une belle course, c’était glissant. Je suis tombée sur les fesses par trois fois à la première descente au niveau de l’antenne. J’ai adoré! Je suis comme un enfant à chaque fois que je cours!»

Un bonheur que connaît aussi Gilles Brelu-Brelu (NdlR : 519e en 3h10.40) depuis trois ans maintenant. L’ancien sprinter s’est converti au trail et samedi a pris aussi le temps d’apprécier le paysage. «Heureusement qu’il n’a pas plu dans la deuxième partie sinon ç’aurait été pénible dans la descente. C’est mon troisième Moka Trail. Il y avait beaucoup de boue, ce n’est pas facile. Dans la deuxième partie finalement, il y avait tellement de soleil que la montée des marches a été terrible. C’est un joli parcours. C’est top ! J’ai même eu le temps de faire des photos», raconte Gilles BreluBrelu qui ne rate pratiquement aucune course. Il était présent à onze des douze épreuves de la saison 2015 et n’a raté qu’une étape de la ligue cette année.

Des exploits malheureusement éclipsés par le drame survenu en fin de matinée et qui a endeuillé le Moka Trail. Olivier Rozar, 38 ans, s’est écroulé à quelque 400 mètres de la ligne alors qu’il était sur le point de terminer son 15 km. Malgré les premiers soins prodigués, il a rendu l’âme.

L’express en force sur 6 km

Les membres du service des sports de l’express heureux de leur participation au 6 km.

Découverte pour certains, effort vert renouvelé pour d’autres, plusieurs membres du service des sports de «l’express» ont pris part au Fun Jog de 6 km. «C’est mon premier trail ! C’est très fun, très intéressant. Ce n’est pas facile de se voir dépasser par des garçons de 10 ans. Le premier est un poussin ! Pour une fois, nous nous sommes retrouvés de l’autre côté de la barrière», confie Azmaal Hydoo.

Clyde Augustin disputait aussi son premier trail. «C’est top ! A refaire en famille. C’est une expérience formidable», observe-t-il. Olivier Chapuiset confie aussi que tout s’est «bien passé». Il a surtout apprécié l’engouement autour du trail.

Stany Maurice disputait, lui, son deuxième trail. Il a fait connaissance avec l’effort vert au Ferney Trail. «C’est moins dur que le Ferney Trail, plus court aussi, 6 km contre 10 km. D’habitude, on fait des comptes-rendus, là on participe. On vit les difficultés que rencontrent les athlètes», remarque-t-il. «C’est drôle de se retrouver dans la peau d’un athlète», ajoute Clyde Augustin. Le meilleur représentant de L’Express aura été Benoît Thomas, 47e au scratch en 28.11. C’est parce qu’il «jouait home», soutiennent ses collègues…

 

x