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Jamaïque et Haïti se préparent au passage de l’ouragan Matthew

2 octobre 2016, 17:54

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Jamaïque et Haïti se préparent au passage de l’ouragan Matthew

 

L’ouragan Matthew, en mouvement dans les Caraïbes et d’une très forte puissance, menace de toucher la Jamaïque et Haïti dimanche et lundi puis Cuba, selon le centre américain de surveillance des ouragans (NHC) qui n’excluait pas qu’il atteigne le sud-est des Etats-Unis.

L’ouragan, passé en catégorie 5 dans la nuit de vendredi à samedi (le dernier échelon de l’échelle Saffir-Simpson), a été rétrogradé en catégorie 4 samedi et tout en ayant faibli, continuait dimanche à se diriger lentement - 7 km/h - vers la Jamaïque et Haïti.

Selon le bulletin officiel de 09H00 GMT dimanche, il se trouvait à 555 kilomètres au sud-sud-ouest de Port-au-Prince, la capitale de Haïti, et à peu près la même distance au sud-est de Kingston, celle de la Jamaïque. Il était «stationnaire» avec des vents maximum de 240 km/h, a indiqué le NHC, basé à Miami (sud-est des Etats-Unis).

La Jamaïque comme la côte sud de Haïti sont en alerte ouragan et devraient être touchées dans les 48 heures par des forts vents et d’importantes précipitations.

L’ouragan devrait poursuivre sa route vers le nord à travers l’est et le sud de Cuba entre lundi et mardi pour progresser vers les Bahamas et menacer le territoire américain.

«Il est trop tôt pour écarter le risque que Matthew touche la Floride», a estimé le NHC.

«Il n’y a pas de place pour l’improvisation alors que nous devons affronter un des plus graves désastres naturels que nous ayant connu depuis longtemps», a déclaré à la presse le ministre jamaïcain des Collectivités locales Desmond McKenzie.

De longues files se sont formées depuis vendredi après-midi devant les supermarchés, les magasins de bricolage et les stations service, rapporte un correspondant de l’AFP.

 Pluies torrentielles 

Les autorités s’attendent à une tempête d’une violence équivalente à celle de Gilbert, qui avait frappé la Jamaïque le 12 septembre 1988 et fait 40 morts et des dégâts énormes.

Le ministre a aussi annoncé le déblocage de 350 millions de dollars jamaïcains (2,8 millions USD) pour nettoyer d’urgence canalisations et fossés.

Mais après plusieurs alertes à l’ouragan, qui au final n’ont produit que de la pluie, les habitants de l’île se méfient.

Michael Franklin, un chauffeur de taxi à Montego Bay (ouest) explique: «je suis fatigué de jeter mon argent par les fenêtres pour acheter de la nourriture, de l’essence, de calfeutrer ma maison et en fin de compte tout ce qu’on a c’est un peu de pluie».

Le dernier ouragan de catégorie 5 dans l’Atlantique avait été Felix qui, en septembre 2007, avait fait quelque 150 morts et des milliers de sinistrés.

Tous les pays sur la trajectoire de l’ouragan s’attendent à des pluies torrentielles et des inondations et le NHC a mis en garde contre des glissements de terrain.

Haïti, le pays le plus pauvre de la zone avec un habitat souvent précaire, a élevé tard samedi son niveau d’alerte d’orange à rouge, le maximum, après avoir procédé à une centaine d’évacuations préventives dans le sud, le plus exposé.

Les autorités accélèrent par ailleurs le déploiement de médicaments et de kits d’hygiène dans les zones les plus à risques.

La protection civile haïtienne a indiqué que dans le grand sud (regroupant 3 des 10 départements du pays), 576 abris provisoires étaient disponibles et pourraient accueillir jusqu’à 88.000 personnes pour une durée d’au moins 3 jours.

Au centre d’opérations d’urgence national, l’heure est encore à l’inventaire des moyens matériels et humains disponibles et des faiblesses se font déjà ressentir: seuls 30 sapeurs pompiers sont actifs pour l’ensemble du territoire.

La mission onusienne Minustah présente dans le pays s’apprête à déployer ses effectifs en renfort et une équipe d’évaluation de la catastrophe et de coordination (UNDAC) va arriver dimanche en Haïti pour immédiatement se déployer dans le sud.

La saison des ouragans dans l’Atlantique s’étend chaque année en principe du 1er juin au 30 novembre mais le premier ouragan de 2016, baptisé Alex, s’était formé en janvier.