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Jean-Pierre Yee Tong Wah: «Le service vétérinaire de la fonction publique est dépassé»

30 septembre 2016, 10:05

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Jean-Pierre Yee Tong Wah: «Le service vétérinaire de la fonction publique est dépassé»

Vous étiez responsable de l’Animal Production Division (APD). D’où provient la salmonellose détectée à la station du ministère de l’Agro-industrie à Réduit?

La salmonelle est une bactérie très résistante, qui peut survivre plusieurs semaines dans l’air. Elle peut donc être transmise, tout comme l’homme peut facilement attraper la grippe.

On dit que c’est parce que la station de Réduit est mal entretenue que les poussins ont été infectés.

J’ai entendu dire qu’il y aura une enquête et je suis disposé à donner des explications. Mais je peux vous dire que cette station est vieille et qu’elle n’a pas sa place aujourd’hui. Selon moi, il faut la fermer.

Mais cela pénalisera les petits éleveurs, n’est-ce pas?

Cette station ne produit qu’entre 8 000 et 10 000 poussins chaque semaine, alors qu’à Maurice, la production hebdomadaire de poussins est de plus de 700 000. Donc, elle n’a plus sa raison d’être.

Pour en revenir au problème, pensez-vous que des employés aient fauté?

Je ne vais pas passer par quatre chemins pour dire que le système de service vétérinaire de la fonction publique est dépassé. Je ne vise personne en particulier. Il y a un rapport de la Food and Agriculture Organisation (FAO) de 2014 qui recommande la réorganisation de ce département. Les procédures étaient en cours, mais après les élections de décembre 2014, il y a eu des pressions pour qu’il ne soit pas fermé.

Vous voulez dire des pressions politiques?

J’ai travaillé avec l’actuel ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun pendant deux ans. C’est un gentleman. Mais il est mal entouré. Il y a toujours cette résistance au changement.

Que pensez-vous de la «Food Act»?

C’est une législation qui est dépassée. Il fallait la revoir depuis des années. Au ministère, nous n’avons pas un registre d’éleveurs de poulets, mais j’estime qu’il y en a environ 400. Et il n’y a eu d’inspections que dans 114 fermes de Maurice.

Avec les précautions prises par les gros producteurs, les Mauriciens peuvent-ils être certains de consommer propre?

Ces producteurs sont judge and party. Oui, ils viennent dire que leurs poulets sont propres à la consommation. Mais des vérifications sont-elles effectuées par des vétérinaires indépendants ou du service public?

Vous êtes très critique envers la fonction publique, au sein de laquelle vous avez évolué pendant plus de 40 ans…

Je dis tout cela pour que ce service soit amélioré. Je suis le FAO National Correspondent de Maurice. En tant que tel, j’ai préparé des documents pour la National Livestock Policy.