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Sécurité dans les supermarchés: vigiles congelés ?

25 septembre 2016, 16:00

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Sécurité dans les supermarchés: vigiles congelés ?

Au rayon frais : l’agression d’une caissière dans un supermarché, cette semaine, a marqué les esprits. Le coupable serait un «terroriste» des étagères, qui aurait sévi il y a quelques mois, dans une autre grande surface. Questions sorties du frigo : les consommateurs sont-ils en sécurité quand ils vont faire leurs courses ? Les vigiles sont-ils aptes à les protéger ? Selon quels critères sont-ils recrutés ?

Ce qui est certain, c’est que la taille n’est pas vraiment un problème. Le grand frère de Tom Pouce pourrait postuler. «Bizin fer o mwin 1 m 60», souligne le responsable d’une compagnie de sécurité, qui «fournit» des vigiles aux grandes surfaces. Des «mini gorilles» qui doivent peser au moins 70 kilos, ajoute-t-il.

Voyons voir. Direction RoseHill, de bon matin. Les shutters de ce supermarché ont ouvert les yeux il y a un peu plus d’une heure. Meena (prénom modifié), elle, est sur le pied de guerre. Ce petit bout de femme fait 1m55 à tout casser. Mais il ne faut pas «get zozo par so plim», assure celle qui a visiblement la langue bien affûtée. «Mo vinker mwa

Elle nous raconte la fois où elle a dû intervenir pour séparer deux femmes, ivres, qui se battaient à coup de tesson de bouteille. «Mo ti blesé sa zour-la.» Les vigiles ont-ils une assurance qui couvre ce genre «d’accident de travail» ? «Pa koné.» Meena explique qu’ils sont une demi-douzaine pour assurer la sécurité dans chacune des grandes surfaces de cette chaîne. «Isi, ena dé madam ek kat misié.» Dont les «corpulences» ne correspondent pas vraiment à l’idée qu’on se fait du parfait vigile…

Faute de muscles, de matraque ou de toute autre arme, Meena s’appuie sur le «panic button», qui fait partie du gadget qu’elle porte à la ceinture. «Si éna gro problem, mo nek pez sa, tou dimounn vini.» Justement, en rencontre-t-elle souvent, des problèmes ? Le oui est catégorique. «Éna piker poket, dimounn sou, dimounn drogué. Bizin sey kalmé zot

Jours de grande affluence

D’accord pour le côté diplomate, mais sur quels critères les patrons se sont-ils basés pour la recruter, elle, ainsi que ses collègues ? «Pa koné

Cuisiné à ce propos, le responsable du supermarché confie qu’une centaine de vigiles, employés par cette chaîne de grande distribution, était postée dans les diverses grandes surfaces. «Pour plus de renseignements, il faudra contacter le responsable du service de sécurité.» Qui n’a pas voulu parler parce qu’il devait lui aussi contacter son chef…

Même son de cloche du côté de cet autre supermarché, à QuatreBornes. La frilosité tient une place de choix dans les congélateurs. «Quand il y a des agressions, il ne faut pas que la presse  focalise dessus. Ça renvoie une mauvaise image de nous», lâche le responsable des vigiles. Ben tiens, ce ne sont pas des silences nourris aux hormones qui vont arranger les choses et changer les perceptions.

Ailleurs. Dans un hypermarché, cette fois. À l’entrée, une autre dame, haute comme trois pommes et demie. «Mwa mo vey ziss parking, sipermarsé éna so bann prop gardien

Dont un presque aussi épais qu’un «golet kass masson». Mais téméraire et qui n’hésite pas à «mont lor lédo bann voler-la kan éna», assure le chef de la sécurité en souriant.

La carrure n’étant visiblement pas un critère de sélection, comment donc choisit-on les Rambo version mince ? «Bizin éna enn sertifika moralité.» Les heureux élus ont alors droit à un «training» de quelques jours avant d’être placés entre les rayons. Ont-ils un fusil à eau ou un couteau en plastique dans leur poche, histoire de dissuader les malfrats et autres agresseurs ? «La loi ne permet pas aux vigiles d’avoir une arme à feu

L’arme fatale, poursuit notre responsable, c’est la diplomatie. «Isi, enn ta fwa éna ti kopin vinn lager ek ti kopinn tousala. Nou esay kalmé zot…» Et quand ça ne marche pas ? «Nou éna nou bann métod.» Lesquelles ? Nous n’en saurons pas plus puisque, là encore, les promesses de coups de fil sont restées vaines… Par ailleurs, pour renforcer la sécurité, «on fait appel à des policiers armés pendant les jours de grande affluence, soit les week-ends. Ces officiers, qui font ainsi de l’extraduty, sont plus nombreux pendant la période des fêtes, notamment».

Sinon, pour les consommateurs qui veulent se protéger contre les agresseurs potentiels, il y a toujours d’autres techniques à considérer ; comme le lancer franc de panier, le caddie vengeur lâché à cent à l’heure ou encore le coup de la baguette chaude sur la tête.