Publicité

Motee Ramdass: «Oui, je suis un Bérengiste, et alors ?»

26 septembre 2016, 08:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Motee Ramdass: «Oui, je suis un Bérengiste, et alors ?»

Son humour est débordant. Il est «Bérengiste» de nature. Autodidacte, il n’est jamais allé à l’école. Il a occupé tour à tour les fonctions de ministre des Coopératives, des Arts et de la Culture et du Commerce et de la Protection des consommateurs. Lui, c’est Motee Ramdass, affectueusement surnommé «Bhai Motee». Depuis qu’il a quitté son maroquin ministériel en 2005, il s’est jeté à fond dans le commerce.

Motee Ramdass a mis sur pied une petite entreprise, baptisée Les Camphriers, spécialisée dans la distribution, entre autres, de la bière et des boissons gazeuses dans des commerces de la région curepipienne. «Il n’y a pas de mal à gagner sa vie honnêtement. Je ne suis pas de ceux qui font de la politique pour s’enrichir. Je n’ai pas de millions dans mon coffre-fort, non plus sur mon compte bancaire. De toute façon, si tel avait été le cas, je n’aurais pas eu la conscience tranquille aujourd’hui», dit-il, avec sa franchise habituelle.

Motee Ramdass a été conseiller municipal, adjoint au maire, maire de Curepipe, député, ministre et entrepreneur. Pourtant, il n’a jamais suivi d’études conventionnelles mais se dit fier d’être un autodidacte. Alors, comment a-t-il fait pour gravir les échelons ?

«J’adore la lecture. Je n’ai pas étudié à l’école. Mes camarades, qui fréquentaient les établissements scolaires, étaient solidaires et me prêtaient leurs cahiers d’école. C’est comme cela que j’ai appris à lire, à étudier, avant de m’inscrire aux examens du School Certificate comme candidat privé. J’ai réussi les épreuves avec de très bons résultats», lâche-t-il avec fierté.

Au fait, c’est cette solidarité estudiantine qui l’a amené à faire de la politique. C’est à travers le Club des étudiants, devenu en 1969 le Mouvement militant mauricien (MMM), que Motee Ramdass a connu le leader du parti, Paul Bérenger. «Aujourd’hui, soupire-t-il, tout le monde est parti (NdlR, cette interview a été réalisée peu avant le départ du Dr Zouberr Joomaye du MMM) et moi, je suis resté fidèle à Paul Bérenger. Oui, je suis un Bérengiste ! Et alors ?»

Pourquoi ? «Je pense qu’il est le seul politicien qui est le moins corrompu sur l’échiquier politique, malgré les alliances et les mésalliances que je n’ai pas du tout appréciées. J’ai toujours dit à Paul qu’il faut aller seul aux élections et qu’il faut faire une alliance seulement quand le moment viendra, pour le bien du pays.»

Motee Ramdass a passé 19 ans de sa vie comme conseiller municipal, à Curepipe. «Je suis né à Curepipe, j’ai été adjoint au maire, maire, député et puis ministre dans cette même localité et cela fait 48 ans que je côtoie le MMM, avant même la naissance du parti ! Je ne suis pas enn vander lalit ni enn s…, ma conscience n’est pas à vendre», martèle-t-il.

Motee Ramdass est père de deux enfants. Sa fille a étudié aux États-Unis dans le domaine de la gestion. Rentrée au pays, elle travaille désormais avec son père. C’est elle qui gère l’administration de l’entreprise. Son fils est, lui, avocat. Le septuagénaire, qui ne fait pas son âge, affirme qu’il ne croit pas qu’il va recommencer à faire de la politique active pour devenir député ou ministre. «Je préfère laisser la place aux jeunes militants. Je continue cependant à penser à ce que je dois, et peux, faire pour mon pays.»

 

Son parcours

<p><strong>1969</strong> - membre du MMM<br />
	<strong>1985</strong> - adjoint au maire de Curepipe<br />
	<strong>1987</strong> - maire de Curepipe<br />
	<strong>1995</strong> - député<br />
	<strong>1996</strong> - ministre des Coopératives<br />
	<strong>2000 </strong>- ministre des Arts et de la Culture<br />
	<strong>2004</strong> - ministre du Commerce et de la Protection des consommateurs.</p>