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Uruguay: un ex-détenu de Guantanamo jugé libre de poursuivre sa grève de la faim

17 septembre 2016, 11:08

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Uruguay: un ex-détenu de Guantanamo jugé libre de poursuivre sa grève de la faim

 

Un juge uruguayen a décidé vendredi qu'un ex-détenu syrien de la prison américaine de Guantanamo, réfugié en Uruguay, pouvait, sans être hospitalisé, poursuivre une grève de la faim qu'il a entamée pour pouvoir rejoindre sa famille dans un pays arabe.

Une équipe de trois médecins mandatés par le ministère de la Santé a rendu visite jeudi à Jihad Diyab, un Syrien de 45 ans, tombé brièvement dans le coma mercredi et qui a repris dès jeudi son mouvement de protestation, a expliqué à l'AFP l'envoyé du gouvernement uruguayen dans ce dossier, Christian Mirza, précisant que leur rapport serait remis à un juge.

Le magistrat, dont la décision a été publiée sur le site internet du quotidien El Pais, a finalement décidé de classer l'affaire après que le rapport médical eut déterminé qu'il n'y avait pas de « risque immédiat pour sa vie » qui nécessiterait un transfert à l'hôpital.

Selon M. Mirza, malgré sa grève de la faim qu'il observe depuis plus de 20 jours, M. Diyab « est parfaitement conscient et lucide, il n'a pas de difficulté pour échanger des informations ».

Il a indiqué que le gouvernement continuait de chercher un nouveau pays d'accueil pour l'ancien détenu et qu'il y a « des portes ouvertes », sans plus de précisions. Un soutien, Andres Conteri, a indiqué à l'AFP qu'il espérait que le gouvernement uruguayen lui propose d'ici dimanche de partir rejoindre sa famille « dans un pays de culture arabe ».

Jihad Diyab a commencé fin août une grève de la faim car il exige de quitter l'Uruguay, pays qui l'a accueilli dans le cadre d'un accord avec les Etats-Unis. Il a été hospitalisé à deux reprises depuis le début de sa grève.

L'ex-détenu veut rejoindre sa famille en Turquie. Le gouvernement uruguayen voulait plutôt tenter de faire venir sa famille à Montevideo, mais l'intéressé considérait qu'il ne pourrait pas subvenir économiquement en Uruguay aux besoins de sa famille.

Assigné à résidence, il avait quitté clandestinement le pays il y a plusieurs semaines, franchissant la frontière avec le Brésil en évitant les contrôles, avant d'être localisé fin juillet au Venezuela, où il avait été arrêté puis renvoyé à son point de départ le 30 août.

Jihad Diyab avait été transféré de Guantanamo vers l'Uruguay fin 2014 en même temps que cinq autres détenus, en vertu d'un accord entre les deux pays dans le cadre de la volonté du président américain Barack Obama de fermer cette prison.