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Migrants à Calais: le maintien du traité du Touquet est «inexplicable», selon deux sénateurs

14 septembre 2016, 19:47

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Migrants à Calais: le maintien du traité du Touquet est «inexplicable», selon deux sénateurs

 

 

Le maintien des accords du Touquet est totalement «inexplicable»: c’est la position commune qu’ont exprimée mercredi deux sénateurs de bords opposés, au sujet du traité bilatéral fixant à Calais la frontière franco-britannique.

Gaëtan Gorce, sénateur PS de la Nièvre, et Jacques Legendre, sénateur Les Républicains du Nord, qui présentaient à la presse leur rapport «L’Europe au défi des migrants: agir vraiment!», ont vivement critiqué le traité, conclu en 2003 pour contenir l’immigration clandestine vers le Royaume-Uni.

La dénonciation des accords du Touquet a gagné en poids politique après le Brexit, mais si le gouvernement a annoncé le prochain démantèlement de la «Jungle», le campement calaisien de migrants qui ne cesse de grossir, il rejette toute remise en cause du traité.

«On ne peut que se réjouir de la décision de démanteler le camp, mais ça ne suffira pas», a affirmé Gaëtan Gorce, estimant que les migrants qui souhaitent se rendre en Grande-Bretagne continueront à affluer à Calais. «Le problème se reposera», a-t-il dit, ajoutant ne «pas trouver d’explication rationnelle» au maintien des accords du Touquet.

«La Grande-Bretagne ne prend pas sa part du fardeau», a estimé Jacques Legendre, pour qui la situation est «insupportable» tant pour les migrants que pour les habitants de Calais.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué mercredi sur France Inter qu’il cherchait «autour de 9.000 places pour traiter de la question de Calais» et trouver des hébergements pour ces migrants à travers la France.

Le rapport des deux sénateurs de la commission des Affaires étrangères appelle également à «relativiser» la crise migratoire. «C’est un phénomène qui reste relativement limité» à l’échelle mondiale, a souligné Gaëtan Gorce.

Dans leur rapport, les sénateurs recommandent entre autres d’accélérer le rythme des relocalisations (le programme européen de répartition de 30.000 demandeurs d’asile au sein de l’Union), de renforcer les frontières extérieures, de soutenir les réfugiés dans les pays de premier accueil, ainsi que d’élaborer une véritable politique migratoire nationale.

Jacques Legendre a appelé les responsables politiques à «laisser la polémique de côté» sur ce «sujet brûlant» et à faire des propositions communes. «Nous sommes devant un problème qui va durer des années», a t-il dit, demandant des réponses «humaines et réalistes».