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Milieu carcéral: les mille et un problèmes des prisonniers

12 septembre 2016, 20:38

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Milieu carcéral: les mille et un problèmes des prisonniers

 

L’express évoquait récemment la réouverture de quatre cellules policières à L’Escalier, sans l’aval de la Commission des droits humains. Ce problème concerne la National Preventive Mechanism Division de cette commission, qui s’assure que les détenus aient de bonnes conditions de vie dans leurs cellules.

«Il peut y avoir entre 2 200 et 2 500 prisonniers. Mais croyez-moi, ce n’est pas 2 500 problèmes que nous avons. Il s’agit de 2,5 millions de problèmes! Car ce sont des gens à problèmes. Il faut donc une attention spéciale», explique Me Hervé Lassémillante, vice-président de la National Preventive Mechanism Division (NPMD), qui tombe sous la responsabilité de la Commission des droits humains. L’homme de loi effectue des visites régulières dans les cellules policières, à la prison, aux Rehabilitation Youth Centres et aux Correctional Youth Centres.

Que déplorent au juste les prisonniers? La qualité de la nourriture, les problèmes entre prisonniers ou avec des gardiens de prison ou encore le manque de soins. «Parfois, nous recevons des plaintes d’une banalité affligeante pour nous qui jouissons de notre liberté, mais qui ne le sont point pour ces gens qui se retrouvent dans un endroit confiné. Un exemple parmi d’autres: un prisonnier qui se plaint de ne pas avoir eu sa savonnette. Il faut comprendre la psychologie carcérale», déclare Me Lassémillante.

D’autres exemples : certains qui ne comprennent pas les règlements concernant les visites, qui se plaignent des matelas trop minces posés sur des barres de fer ou la présence de rats et d’insectes dans les cellules. «Des fois, leurs plaintes sont valables. On répond à tous les prisonniers par écrit. L’année dernière, on a écrit 1 400 lettres. Et pas des réponses d’une ou deux lignes! La lettre envoyée au prisonnier doit lui faire comprendre quelle est la situation», explique le vice-président de la NPMD.

Et c’est toujours vers cette unité que se tournent les détenus pour adresser une pétition à la Commission de pourvoi en grâce. «Il arrive que la personne soit malade ou n’en peut plus. D’autres sont terrassés par la lourdeur de leur peine car nos tribunaux infligent des peines trop lourdes pour des délits de drogues. Parfois, le prisonnier a des parents mourants», souligne Me Lassémillante.

Selon lui, il y a un effort de la part des autorités carcérales, «mais il y a toujours matière à mieux faire».