Qui a donné des ordres pour inclure la relance du projet Heritage City dans le communiqué du Conseil des ministres vendredi après-midi ? Et comment se fait-il que le Premier ministre n’était pas au courant ? Autant de questions auxquelles devraient répondre sir Anerood Jugnauth. Ce dernier tiendra une conférence de presse au Prime Ministers’ Office pour s’expliquer sur cette affaire, lundi 12 septembre.

Par ailleurs, il nous revient que l’enquête pour faire la lumière sur la séquence de ces récents événements sera pilotée par nul autre que le Premier ministre lui-même.

Deux officiels visés

Du côté du bâtiment du Trésor, il devient de plus en plus clair que «quelqu’un serait intervenu» pour donner des directives aux fonctionnaires du Government Information Services (GIS). Deux officiels du bureau de SAJ sont soupçonnés.

À dimanche, dans l’entourage du PMO, on évoquait moins la thèse d’une erreur administrative que la quasi-certitude que l’inclusion de Heritage City dans le communiqué du Conseil des ministres relèverait d’une interférence calculée. À ce stade, outre les deux officiels du PMO, un ministre serait lui aussi soupçonné.

Des sources proches du dossier évoquent un «complot d’une très grande envergure» au sommet de l’État. On remet surtout sur le tapis le fait que les fonctionnaires du GIS ne peuvent avoir agi sans avoir reçu des directives claires et nettes de quelqu’un dans les hautes sphères de l’État. Si on avance que l’enquête a déjà obtenu le feu vert du PM, ce n’est qu’à son retour de New York qu’il devrait s’y intéresser de plus près.

Entre-temps, dans les couloirs de l’hôtel du gouvernement, on indique déjà avoir «une petite idée» de comment se sont déroulés les événements. Dev Beekharry, Senior Adviser auprès du PM, est quant à lui resté injoignable.

<p>La série des décisions prises par le Conseil des ministres est listée avant d&rsquo;être apportée au PM, explique un ancien secrétaire au Cabinet. C&rsquo;est le secrétaire au Cabinet ainsi que le clerk qui s&rsquo;occupent de cela, avance-t-il. <em>&laquo;Le PM décidera quelle décision est prioritaire. Une fois que c&rsquo;est fait, le texte est envoyé au Government Information Service pour être diffusé aux médias.&raquo;</em></p>

<p>Selon cet ex-secrétaire au Cabinet, il se peut que les deux officiers omettent une décision. <em>&laquo;Mais une dé- cision aussi importante que le projet Heritage City ne se rate pas. Si jamais c&rsquo;est le cas, le chef du gouvernement nous le signale&raquo;</em>, souligne-t-il. Et d&rsquo;ajouter que même si un sujet n&rsquo;est pas à l&rsquo;agenda et qu&rsquo;il est discuté lors du Conseil des ministres, toute décision prise est mentionnée dans la liste compilée.</p>

<p>Notre interlocuteur fait valoir qu&rsquo;il n&rsquo;a jamais fait face à une situation semblable à celle de vendredi. Il se dit &laquo;étonné&raquo; qu&rsquo;il y ait eu un second communiqué. Car en sortant de chez le PM, dit-il, tout est finalisé. Et de préciser que le Clerk to Cabinet est connu pour son &laquo;sérieux&raquo;. <em>&laquo;Il faut attendre et enquêter pour situer les responsabilités.&raquo;</em></p>