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Arnaud Boodram: Dr Miko des temps modernes ?

11 septembre 2016, 09:30

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Arnaud Boodram: Dr Miko des temps modernes ?

 

Arnaud Boodram. Un nom associé, depuis plusieurs années, à des affaires de viol.Et  pour cause, l’homme de 36 ans a encore une fois été arrêté, en fin de semaine dernière, après qu’une ado de 16 ans l’a accusé de viol. Mais qui est cet homme qui fait si souvent le va-et-vient entre la prison et les cours de justice ? En tout cas, son profil rappelle celui d’un certain Dr Miko, le violeur en série le plus célèbre du pays…

Retour dans le passé. Obscur. Il y a 14 ans, Arnaud Boodram avait eu des relations sexuelles avec une mineure. Avec qui il a eu une fille. Cette dernière, âgée de 13 ans, l’avait accusé de viol en 2014. La sentence est d’ailleurs attendue pour le 23 septembre.

Il avait aussi abusé sexuellement d’une habitante de Vacoas en 2007, alors âgée de 12 ans. Il avait passé deux ans en prison. Et puis l’on se souvient surtout du fait qu’il avait été arrêté dans le cadre du meurtre atroce de la petite Eleana Gentil, 11 ans, l’année dernière. Mais Arnaud Boodram avait été disculpé grâce à un test ADN. Et depuis la nouvelle accusation faite contre lui par la jeune fille de 16 ans, Arnaud Boodram est en prison. La police a objecté à sa remise en liberté.

N’empêche que pour sa mère, Marylise, Arnaud n’est pas un monstre. Même si ce petit bout de femme, âgée de 53 ans, que nous avons rencontrée chez elle, à cité Mangalkhan, avoue qu’elle ne sait plus où donner de la tête depuis la nouvelle arrestation de son aîné. «Monn fatigé ek sa bann zafer-la. Mo népli koné mo mem. Pa koné ki Arnaud gagné ek sa bann zenes-la. Si ti enn tifi mazer, enn lot zafer…»

Oui, mais il s’agit quand même de viol ! Et ce n’est pas la première fois. Silence. Il faut savoir que Marylise a toujours défendu son fils bec et ongles, malgré tout, envers et contre tous. «Je suis quasiment sûre qu’il n’a rien à voir avec ce nouveau cas d’abus sexuel», lâche-t-elle d’un ton pas forcément convaincu. «Mwa mo enn mama, zamé monn trouv Arnaud fer sa bann zafer-la.»

Quand elle a rencontré Arnaud, lundi dernier, lors de sa comparution en cour de Curepipe, ce dernier lui a expliqué qu’il a été accusé injustement. «Li mem li pa konpran, parski tifi-la (NdlR, celle de 16 ans) so mama ti konn li ek ti pé koz ar li lor téléfonn.» Avant de confier, dans la foulée, qu’elle a essayé de ramener maintes fois Arnaud à la raison, en lui demandant de ne pas fréquenter des filles mineures. Mais ce dernier fait fi à ses conseils. «Li dir mwa bann-la ki tant li…»

Elle, en tout cas, n’avait rien fait pour tenter «ce bourreau», comme elle le surnomme. Cette ancienne victime d’Arnaud Boodram, aujourd’hui âgée de 20 ans, ne veut plus entendre le nom de «ce salaud» qui a gâché sa vie. «J’ai essayé d’oublier, mais les blessures du passé me rattrapent à chaque fois. À tel point que j’ai érigé un mur entre mon partenaire et moi.»

Et puis ce qui la ronge surtout, c’est la haine qui l'habite. «Quand il me violait, j’ai crié, j’ai supplié. Je n’étais qu’une petite fille.»

Le plus célèbre d’entre eux

Gérard Agamenon, alias Dr Miko, est le plus célèbre des violeurs en série que le pays ait connu jusqu’ici. Il a avoué avoir violé cinq femmes, entre 1996 et 1999. En cour d’assises, il a déclaré avoir commis des viols pour se venger de sa femme, qui l’avait quitté. Il se faisait passer pour guérisseur, d’où son surnom, pour approcher ses proies. Dr Miko a «plaidé coupable et exprimé des regrets, présentant des excuses pour ses actes». Il a tout de même écopé de 72 années de prison.