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US Open: Monfils retombe dans ses travers

10 septembre 2016, 08:45

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US Open: Monfils retombe dans ses travers

Gaël Monfils a fait honneur face à Novak Djokovic à sa réputation de joueur hautement imprévisible: pour sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, longtemps méconnaissable, énervant même, il s’est incliné 6-3, 6-2, 3-6, 6-2, vendredi à Flushing Meadows.

Le «Monfils nouveau», découvert depuis le début de l’été, s’est brutalement éventé dans la touffeur de New York.

Alors qu’il avait atteint le dernier carré de l’US Open en remportant tous ses matches en trois sets, le N.2 français a attendu le troisième set pour se réveiller et inquiéter, brièvement, le N.1 mondial qu’il n’a toujours pas battu en treize confrontations.

La cuvée US Open 2016 de leur rivalité ne restera pas dans les mémoires, loin de là, ou alors pour de mauvaises raisons.

Pendant deux sets, avec son attitude désinvolte, à la limite de l’irrespect, «La Monf» s’est montré sous son plus mauvais jour, au point de se faire conspuer par une partie du Arthur Ashe Stadium déçu du spectacle proposé par ce duel qui promettait tant.

Après seulement quinze minutes de jeu, le 12e joueur mondial était mené 5-0, en panne de premières balles (11 double-fautes et 54% de premiers services sur le match) et, plus inquiétant encore, à la peine physiquement.

Alors qu’il semblait vouloir «balancer» la manche et affichait une désinvolture suspecte, il a fait sortir Djokovic de sa concentration et de son schéma de jeu.

Le Serbe qui menait 5-1, 40-0 sur son service, a enchaîné les fautes directes et double-fautes, pour laisser Monfils revenir à 5-2, puis 5-3. Il a fini par empocher la première manche en 36 minutes.

«J’ai essayé de trouver une solution, c’était un choix délibéré de ma part, j’ai essayé de le faire douter», a expliqué Monfils après coup.

«Quand le mec en face est trop bon, il faut essayer quelque chose, ce n’est peut-être pas académique, mais cela a failli marcher», a-t-il relevé, précisant qu’il avait réfléchi avant la rencontre à une cette tactique.

 52 fautes directes 

Dans le deuxième set, Monfils a fait la course en tête pendant cinq minutes, le temps de remporter le premier jeu, avant que Djokovic n’égalise et s’empare du service de son adversaire sur un jeu blanc.

Toujours aussi désinvolte, Monfils a concédé la deuxième manche en 29 minutes. La troisième manche ne pouvait pas plus mal débuté pour le Français qui perdait d’entrée son service sous les huées d’une bonne partie du stade.

Monfils, piqué au vif, a alors réagi et retrouvé son service et sa motivation: il a d’abord pris le service de Djokovic pour égaliser à 2-2, ce qu’il a célébré d’un point rageur. Ragaillardi, le Parisien a breaké le tenant du titre pour la deuxième fois (4-2).

C’est alors Djokovic qui, incrédule, a complétement perdu son tennis pour concéder la troisième manche: livide, le roi du tennis masculin a déchiré de colère son polo.

Mais Monfils est rapidement retombé dans sa torpeur et a fini la rencontre avec 52 fautes directes pour laisser «Djoko» logiquement décrocher sa qualification pour sa septième finale à New York.

Il visera dimanche son troisième titre à «Flushing» face au Suisse Stan Wawrinka ou au Japonais Kei Nishikori, opposés dans la seconde demi-finale dans la soirée de vendredi.

Il faudra encore attendre au moins quelques mois pour que Yannick Noah, dernier Français à avoir remporté un titre du Grand Chelem, en 1983 à Roland-Garros, le seul titre majeur masculin pour le tennis tricolore depuis le début de l’ère Open, en 1968, trouve un successeur.

Monfils avait affiché de belles promesses depuis le début de l’été avec un titre à Washington, une demi-finale à Toronto et un quart de finale à Rio lors des JO-2016.

Mais il est tombé de très haut et, plus inquiétant, dans ses travers.