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Une nouvelle Miss métisse élue au Japon

6 septembre 2016, 09:32

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Une nouvelle Miss métisse élue au Japon

 

Un an après le sacre controversé d'une métisse noire, une Japonaise d'origine indienne a été sacrée, lundi, Miss Japon, petite victoire contre les préjugés raciaux dans un archipel encore peu ouvert à la diversité.

L'Afro-Asiatique Ariana Miyamoto avait été abreuvée d'injures sur les réseaux sociaux, certains s'indignant que la couronne Miss Univers Japon aille à une «hafu» - de l'anglais half (moitié) - plutôt qu'à une Japonaise «pure».

«Avant Ariana, on voyait mal une métisse représenter le Japon», confie à l'AFP Priyanka Yoshikawa, qui a dominé ses rivales du haut de son 1,76 m. «C'est ce que je pensais aussi, et c'est pour ça que je n'avais jamais osé relever le défi jusqu'à aujourd'hui. Elle nous a donné du courage, à moi et aux autres jeunes filles métisses, en nous montrant la voie. Et moi aussi je veux montrer aux autres que c'est possible».

La jeune fille de 22 ans, née à Tokyo d'un père indien et d'une mère japonaise, espère contribuer à faire évoluer les mentalités dans un pays ethniquement homogène, longtemps isolé, où les enfants de mariages mixtes représentent 2% des naissances annuelles.

«Oui, je suis à moitié indienne et les gens me posent des questions sur ma pureté. Je suis fière d'avoir une part indienne en moi, mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas japonaise», insiste Priyanka Yoshikawa qui, enfant, a pu être «troublée au sujet de son identité».

Elle se souvient des brimades subies à l'école à son retour au Japon, à l'âge de 10 ans, après quelques années passées à l'étranger. «On me traitait comme si j'étais un microbe, on n'osait pas me toucher. Mais je suis reconnaissante car cela m'a vraiment rendue forte».

«Quand je suis à l'étranger, personne ne m'interroge sur mes origines», souligne Priyanka, qui parle couramment l'anglais et le japonais. «En tant que Miss Japon, j'espère pouvoir changer la perception des gens pour qu'il en soit de même ici. Le nombre de métis va aller en augmentant, donc il faut l'accepter».

La nouvelle Miss Japon, qui s'adonne au kick-boxing dans son temps libre et a un diplôme de dresseur d'éléphants, rêve désormais de conquérir le titre Miss Monde, en décembre, à Washington.