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Arrêté, seize ans après, pour avoir déclaré l’enfant de son beau-frère

3 septembre 2016, 12:31

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Arrêté, seize ans après, pour avoir déclaré l’enfant de son beau-frère

Il maintient qu’il s’agit de son enfant. La police et la mère, elles, affirment le contraire. Résultat : à sa descente d’avion, le mois dernier, Druvanand Ramsamy, un vigile de 56 ans venu passer des vacances à Maurice, a été embarqué par le Central Criminal Investigation Department (CCID). Il lui est reproché d’avoir déclaré l’enfant de son… beaufrère, un ex-sergent de police.

Cette affaire remonte à l’an 2000. Le sergent de police, alors affecté à un poste de la capitale, fait la connaissance d’une jeune femme de 24 ans, habitant un faubourg de Port-Louis. Bien qu’étant marié, il entame une liaison amoureuse avec cette dernière qui finit par tomber enceinte.

Afin de dissimuler sa grossesse, la jeune femme élit domicile chez des proches, à Quatre-Bornes et à Péreybère. Le 20 septembre 2000, elle donne naissance à un garçon. Suivant son accouchement, la jeune mère est conduite chez la soeur de son amant, dans la région de Bell-Village.

Le sergent de police demande, peu après, à son beau-frère, qui se trouvait en France au moment des faits, de déclarer le nouveau-né. C’est ainsi que Druvanand Ramsamy débarque à Maurice le 25 septembre 2000. Trois jours après, les parents du petit, sa grand-mère maternelle et Druvanand Ramsamy se rendent à l’état civil.

Mais contre toute attente, le sergent de police empêche la jeune mère de déclarer l’enfant, lui intimant l’ordre de se présenter comme témoin. Elle refuse. Et c’est la grand-mère du petit qui le fait à sa place. Druvanand Ramsamy déclare, lui, l’enfant comme étant le sien et le sergent de police est… témoin.

Cinq ans après, la mère biologique décide de rapporter cette affaire à la police. Toutefois, aucune arrestation n’a pu être effectuée, étant donné que les deux hommes avaient déjà quitté le pays pour s’installer en France. C’est ainsi que sur l’ordre du bureau du Directeur des poursuites publiques, le dossier a été mis en attente.

Cette affaire a été relancée après l’arrestation de Druvanand Ramsamy à Maurice, après son arrivée, le 10 août, par les hommes de l’assistant commissaire de police, Devanand Reekoye, du CCID. Il devait quitter le pays le 19 du même mois. Le quinquagénaire a été présenté devant le tribunal sous une accusation provisoire d’avoir fait une fausse déclaration devant un officier de l’état civil.

Le quinquagénaire, qui nie l’accusation formulée contre lui, a retenu les services de Me Iqbal Toorabally. Druvanand Ramsamy a été libéré après avoir versé une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Toutefois, il n’est pas autorisé à quitter le pays jusqu’à la fin du procès.