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Omega Ark : la nébuleuse!

2 septembre 2016, 07:21

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Omega Ark : la nébuleuse!

 

Une petite phrase du ministre des Finances, Pravind Jugnauth, au Parlement, mercredi, dans sa réplique à la PNQ de Paul Bérenger selon laquelle «le rachat immédiat d’Apollo Bramwell aurait eu des conséquences négatives sur le bilan de NIC» intrigue au plus haut point. Elle inquiète aussi !

En effet, le ministre des Finances tentait alors d’expliquer pourquoi les autorités du pays avaient, en cours de route, décidé, finalement, de ne pas accepter l’offre d’un paiement global de 60 millions de dollars (Rs 2,2 milliards), alors même que la priorité de départ de la NIC / NIC Healthcare était de privilégier l’offre qui ramènerait le maximum d’argent dans les caisses ! La logique, claire pour tous, était, en effet, qu’il fallait un maximum de «cash» pour payer les SCBG, rembourser la Banque centrale, payer les dettes accumulées par NIC / NIC Healthcare, rembourser les investisseurs de BA Investment etc.

Or, au lieu d’encaisser Rs 2,2 milliards, NIC / NIC Healthcare a préféré n’encaisser finalement que Rs 648 millions (18 millions de dollars – 11 millions payables au départ ?), sans vendre l’immobilier. Ce qui, selon la même déclaration du ministre, ne suffirait que pour payer les dettes directes de NIC Healthcare de Rs 638 millions, remboursant des banques, renflouant le fonds de pension et payant des fournisseurs de l’hôpital, sans doute garantis par l’État. La position «cash» sur les SCBG devient, du coup,  un peu plus difficile.

Mais il faut, de plus, expliquer pourquoi une vente de tous les biens, y compris les terres et bâtiments, s’il y a, effectivement, un effet négatif sur le bilan de la NIC, a été au départ, malgré tout, privilégiée ! De deux choses l’une : soit (i) on n’avait pas réalisé l’effet négatif sur ce bilan au moment de sélectionner Omega Ark comme «preferred bidder», ce qui est dommageable pour tous ceux engagés dans cette décision au départ ou (ii) on savait, mais  on s’est tu…

Quoi qu’il en soit, il y a peut-être pire, car si la vente à Rs 2,2 milliards a, effectivement, une conséquence négative sur le bilan de NIC, je ne vois qu’une explication possible : les actifs d’Apollo Bramwell ont été transférés à NIC / NIC Healthcare à un prix supérieur à Rs 2,2 milliards (ce qui arrangeait sans doute l’équation du «vendeur», à l’époque ?). En conséquence de quoi, il aurait fallu immédiatement constater une perte dans le bilan… à la réalisation de la vente à Rs 2,2 milliards.

Ce scénario serait certainement un embêtement de plus, après la déclaration de Vishnu Lutchmeenaraidoo au Parlement selon laquelle le démantèlement de la BAI – qui n’allait pas coûter un sou d’argent public selon le ministre Bhadain – a coûté jusqu’ici…  Rs 7 milliards !

Au vu de l’état des finances de la nation, il devient désormais urgent de demander une transparence totale sur la question : qu’est-ce qui constitue les Rs 7 milliards mentionnées par Lutchmeenaraidoo et doit-on y ajouter des sommes en plus, que ce soit du côté de la NIC, de la NIC Healthcare Ltd, de la Bramer Bank ou autres ?

Finalement, je ne suis pas expert-comptable et ne puis d’aucune façon dire que je maîtrise les International Accounting Standards (IAS), mais comment va faire l’auditeur pour maintenir la valeur des biens immobiliers d’Apollo dans le bilan de NIC / NIC Healthcare, maintenant que le prix du marché le plus élevé obtenu après un appel d’offres international n’a été que de Rs 2,2 milliards ? S’il ne le peut pas, ne doit-on pas conclure qu’il n’y avait, de fait, aucune raison (bancale ou pas) de ne pas conclure l’affaire à Rs 2,2 milliards sauf… si…

En effet !