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Le Canada candidat à la banque de développement initiée par la Chine

31 août 2016, 12:12

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Le Canada candidat à la banque de développement initiée par la Chine

 

Le Canada est candidat pour rejoindre la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), une structure initiée par la Chine mais qui suscite une vive méfiance des Etats-Unis, a annoncé mercredi à Pékin le ministre canadien des Finances.

"Le Canada est toujours à la recherche de moyens de créer de l'espoir et des opportunités pour sa classe moyenne et pour les gens du monde entier", a déclaré Bill Morneau, dans un communiqué.

"Être membre de l'AIIB (sigle anglais pour la BAII) est une opportunité d'accomplir cela", a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient à l'occasion d'une visite en Chine du Premier ministre canadien Justin Trudeau, avant un sommet des dirigeants du G20 les 4 et 5 septembre.

La BAII, dont les statuts fondateurs ont été signés en juin 2015, vise à financer des projets d'infrastructures en Asie, où les investissements font cruellement défaut. Sur ses 57 membres fondateurs, une vingtaine sont des pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Bien que Pékin s'en défende, la BAII constitue de facto un contrepoids au contrôle exercé par les Etats-Unis sur la Banque mondiale (BM) et par le Japon sur la Banque asiatique de développement (BAD), même si les trois organisations affichent leur volonté de coopérer.

La BAII, au sein de laquelle des pouvoirs de décision considérables sont accordés à la Chine, reste vue avec méfiance par les Etats-Unis et le Japon, qui ont tous deux ostensiblement refusé d'y adhérer.

Tous deux s'inquiétaient de possibles critères de gouvernance au rabais et du risque que Pékin utilise cette nouvelle structure pour favoriser ses entreprises et servir ses propres intérêts géopolitiques.

La Chine cherche déjà activement à renforcer son influence diplomatique à travers l'Asie, et jusqu'en Europe, à coups d'investissements massifs dans le cadre de ce qu'elle appelle "de nouvelles routes de la Soie" où elle s'efforce d'écouler une partie de ses surproductions dans le ciment et l'acier.

Pékin a par ailleurs participé à la création d'une banque de développement propre aux économies émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et dont le siège se situe à Shanghai.

La BAII accordera entre 10 et 15 milliards de dollars de prêts par an durant ses premières années d'existence, avait annoncé en décembre son président élu Jin Liqun, un Chinois ayant travaillé auparavant pour la BAD et la Banque mondiale.

M. Jin s'est félicité mercredi de la décision du Canada: "Cela témoigne d'une confiance dans les solides fondations que la banque a édifiées dans les premiers mois de son existence", a-t-il indiqué.