Publicité

Vente à la barre: une retraitée et son fils à la rue

25 août 2016, 10:44

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Vente à la barre: une retraitée et son fils à la rue

«Ki mo pou fer la? Kot mo pou dormi aswar?» Hemwontee Poorun, que nous avons rencontrée à Dagotière, le mercredi 24 août, est désemparée. La modeste demeure de la NHDC dans laquelle elle habitait avec son fils de 42 ans, qui souffre d’une maladie de la peau, a été vendue à la barre. Des officiers seraient venus la mettre à la porte tôt le matin. Ses meubles et ses affaires ont été entassés dans un coin de la rue sous la pluie.

«Je suis fatiguée. Je n’en peux plus de frapper aux portes des autorités. Kuma zot kapav pass enn zizman san ki konvok mwa ?» se lamente cette retraitée, qui indique que depuis une dizaine de jours, on lui a coupé la fourniture d’eau. C’est en mai dernier qu’elle a reçu un ordre d’évacuation. «Kan mo ti al lakour, réprézentan Mauritius Housing Company pa ti vini. Zot ti dir pou rappel mwa. Mé lerla pann tann nanien.»

Comment en est-elle arrivée là? Hemwontee Poorun explique que depuis 1993, elle devait s’acquitter d’une somme de Rs 1 500 chaque mois pour son logement. «Dépi monn gagn lakaz la, mo ti p met sit é mo ti rési gagn Rs 175 000 inn gagn 10 an. Kan mon al met sa lor sa lakaz la, enn offisié Mauritius Housing Company ti dir mwa ki lakaz la pa en rég, éna lien é ki mo bizin ramass mo larzan.» Par la suite, elle a marié ses filles et après le décès de son époux, elle s'est vu confronter à des soucis financiers. Les loyers impayés se sont accumulés. 

Mais quand sa situation financière s’est améliorée, elle aurait proposé de régler ses retards. «Mo fin propoz pou pey Rs 3 000 et mem Rs 5 000 pou kouver mo bann rétar. Zot inn dir mwa zot pa dakor», dit-elle.

Sollicité, Mahmad Kodabaccus, Chairman de la Mauritius Housing Company, indique qu’Hemwontee Poorun ne respectait pas ses engagements, et que l’affaire a été référée à la justice, d’où l’eviction order. «Elle ne payait pas à chaque fois la somme qu’elle promettait.» Quant à la fourniture d’eau, il souligne que la MHC n’est pas responsable. Mahmad Kodabaccus avance qu’il ne peut rien faire face à cette situation.