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JO-2016/Foot: une finale Brésil-Allemagne, pour un choc historique

20 août 2016, 18:00

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JO-2016/Foot: une finale Brésil-Allemagne, pour un choc historique

 

«Sete a um»... L’incroyable 7-1 du Mondial-2014 bruisse encore douloureusement à travers le Brésil, qui somme la bande à Neymar de prendre une revanche sur l’Allemagne, via un sacre olympique inédit pour le pays du sport-roi.

Samedi en finale des JO-2016 au Maracana (22h30 françaises), les deux nations les plus médaillées en Coupe du monde viseront un titre qu’elles n’ont, étrangement, jamais remporté.

Le Brésil, finaliste malheureux en 2012 déjà avec Neymar, montera sur son sixième podium aux Jeux (record), tandis que l’Allemagne réunifiée jouera sa première finale.

Les jeunes Allemands comptent imiter leurs glorieux aînés de 2014, sacrés champions du monde dans le mythique temple carioca. Après avoir marché sur le Brésil en demi-finale.

«Cette demi-finale ne m’intéresse pas», élude cependant leur sélectionneur, Horst Hrubesch, pour qui une finale est déjà un succès, «nous avons déjà gagné».

Son homologue Rogerio Micale aussi a écarté l’idée d’une revanche, parce que «ça n’a rien à voir».

N’empêche: contre le Honduras mercredi (6-0), le public du Maracana avait chanté: «L’Allemagne peut attendre, son heure va arriver!».

Car le Brésil rêve d’une revanche pour en finir avec le séisme qui a plongé son «futebol» dans un marasme durable, avec deux Copas America catastrophiques et un parcours brinquebalant en vue du Mondial-2018 (6e de la poule sud-américaine, soit hors zone qualificative).

Neymar le guide

Sans parler des pontes de la Confédération brésilienne de foot (CBF) dans le collimateur de la justice américaine pour corruption à grande échelle, y compris son président actuel, Marco Polo Del Nero, devenu «le Marco Polo qui ne voyage pas» par crainte d’être extradé aux Etats-Unis.

La mi-2016 offre l’occasion de dissiper un peu cet air pollué: le nouveau sélectionneur de l’équipe A, Tite, fait l’unanimité, et la «seleçao olimpica» a donc l’opportunité de parfaire le palmarès brésilien.

Et à ce titre, si important, Neymar est attendu au tournant, lui qui était absent sur blessure à la fameuse demi-finale de Belo Horizonte. Réussira-t-il dans sa quête d’or olympique, là où les 4R (Romario, Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho) ont tous échoué?

Très critiqué après les deux 0-0 initiaux, «Ney» (24 ans) est monté en puissance, jusqu’à son chef d’oeuvre contre le Honduras, avec deux passes décisives et deux buts, dont le plus rapide de l’histoire des Jeux.

Le capitaine star est entouré par une génération brillante qui ressemble à la relève tant attendue, les deux Gabriel (Jesus et Gabigol), la révélation Luan ou encore Marquinhos, patron d’une défense sans aucun but encaissé en cinq matches.

Mais l’Allemagne aussi a progressé: elle a peiné au premier tour, en ne battant que Fidji (certes 10-0) avant d’éliminer de manière clinique le Portugal (4-0) et le Nigeria (2-0), sous l’impulsion de Meyer et Gnabry, pour un total vertigineux de 21 buts inscrits.

Ce Brésil-Allemagne, qui remémore aussi la finale du Mondial-2002 (2-0), intervient chez le pays hôte dans une atmosphère de crises suraiguës, politique, économique, sociale. L’air est à la fois lourd et porteur d’espoir au Brésil; comme l’écrivait Apollinaire, «un air qu’on ne peut définir / Hésite (...) entre avenir et souvenir»...