Publicité

Equal Opportunities Commission: trois mois de travail pour rien !

16 août 2016, 09:33

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Equal Opportunities Commission: trois mois de travail pour rien !

 

Tous les cas traités depuis mai vont tomber à l'eau. Le fait que l’Equal Opportunities Commission (EOC) ait été constituée de manière irrégulière remet en cause ses travaux. Car Gayle Mary Jane Yerriah était illégalement assesseur à l’EOC. «Tous les membres travaillent sur des dossiers et si elle a émis des opinions, elles deviennent caduques. Il faut tout reprendre à zéro», affirme un ancien assesseur. 

Selon notre interlocuteur, cette nomination est une grosse négligence au sommet de l’État. Le Premier ministre (PM) devait savoir qu’elle n’avait pas cinq ans de pratique, en plus, il est un homme de loi. «Celui qui nomme doit assumer ses responsabilités. C’est très grave. Un travail bâclé. L’affaire Youshreen Choomka allait être bouclée et il fallait aller très vite avec la reconstitution du board.» L’erreur vient du PM, qui recommande, et de la présidente de la République, qui nomme, car «the final decision maker is the President».

Me Rama Valayden affirme, lui, que tous les cas portés devant la commission depuis le 2 mai (date de nomination) sont illégaux. «Ils sont void ab ovo car le board a été mal constitué.» C’est de l’argent perdu. Ce sont les officiers du PMO qui examinent, ce dernier qui avalise et, dans ces cas-là, on ne fait qu’informer le leader de l’opposition. C’est pour cela qu’il faut un select committee pour les nominations, dit l’avocat.

Mary Jane Yerriah a bénéficié d'une voiture hors taxes et  percevait un salaire de Rs 110 000 par mois. Devra-telle tout rembourser ? En son âme et conscience, oui, affirme l’avocat Rouben Mooroongapillay. Selon l’homme de loi, la constitutionnalité de la commission est remise en question. Le conseil d’administration de l’EOC doit être reconstitué du fait que son client n’aura pas droit à un fair trial. «Bann lezot aseser pou get sa case-la diferaman.»

«Severely reprimanded»

Le 9 août, lors de l’audition du chef inspecteur Rajesh Moorghen devant l’EOC, Me Rouben Mooroongapillay a demandé la révocation immédiate de Me Mary Jane Yerriah car elle n’a pas les cinq ans d’expérience comme avocate que requiert l’EOC Act pour tout membre du board. Le 11 août, l’avocate a démissionné, évoquant une manoeuvre politique. Rouben Moorongapillay affirme qu’il n’y a rien de planifié ou de politique dans son objection, il n’a fait que soulever un point de droit.
 
Par ailleurs, Me Yerriah devra se présenter devant le Bar Council, cette semaine, pour fournir des explications. Si elle est reconnue coupable, l’avocate risque d’être «severely reprimanded».