Publicité

Fièvre aphteuse: «Il ne fallait pas débarquer les animaux malades»

16 août 2016, 08:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Fièvre aphteuse: «Il ne fallait pas débarquer les animaux malades»

 

Il faudra encore patienter avant de connaître les souches exactes de la fièvre aphteuse. Entre-temps l’abattage se poursuit. Selon le service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie, Maurice attend d’autres confirmations des laboratoires sud-africains et français avant de passer une nouvelle commande de vaccins. Sollicité par l’express, un ancien Senior Veterinary Officer de ce même ministère, le Dr Swaley Abdoola, affirme qu’il y a eu de nombreuses lacunes dans la gestion de cette épidémie et ce, dès le début. Il y a plusieurs décennies, ce vétérinaire a eu affaire à la fièvre aphteuse au Pakistan.

«Il ne fallait pas débarquer les animaux», dit le vétérinaire à la retraite d’emblée. Ces bêtes ont été déplacées même si les autorités sanitaires étaient conscientes qu’elles étaient malades et, cela, malgré une interdiction de les embarquer à Rodrigues. En sus, fait-il ressortir, des animaux ont été transportés jusqu’à Richelieu pour être abattus.

«Une viande congelée peut transmettre la maladie.»

Selon le Dr Swaley Abdoola, lorsque ces bêtes sont arrivées à Maurice, il fallait les laisser sur le navire au large en attendant de trouver une solution. Or, «une première cargaison a été débarquée et distribuée. Même si le service vétérinaire a procédé à l’abattage des animaux, explique le vétérinaire, leurs excréments se sont répandus. C’est pareil pour les animaux de cité La-Cure. Le virus est dans la terre maintenant». Le spécialiste indique que la fièvre aphteuse est causée par sept virus de 50 soustypes différents. Raison pour laquelle, affirme-t-il, la souche sera difficile à trouver.

Un des points à retenir concernant la fièvre aphteuse, selon le Dr Swaley Abdoola est que la capacité d’infection du virus diminue à mesure que la maladie progresse dans le corps d’une bête. Cependant, la moelle osseuse peut rester infectieuse pendant 76 jours après l’abattage et le virus peut survivre pendant des mois à l’extérieur d’un corps animal. Cela, même dans des conditions de basse température et dans une atmosphère sèche et dans de la viande si elle est congelée. «Une viande congelée infectée introduite dans un pays est capable de transmettre la maladie aux bétails de ce pays», avance le vétérinaire.

D’autre part, en ce qui concerne les vaccins caducs, ils pourront être échangés contre les vaccins efficaces. «Nous avons conclu un accord avec les fournisseurs botswanéens», affirme un responsable du service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie. Toutefois, les équipes de surveillance continuent à passer au peigne fin les zones autour de Vallée-des-Prêtres. Au total, 231 bêtes seront abattues cette semaine dans la région de Vallée-des-Prêtres et cité La-Cure.

 

«Situer les responsabilités»

<p>Une nouvelle voix s&rsquo;est fait entendre lundi 15 août. Lors de son homélie, prononcée à l&rsquo;occasion de la fête de l&rsquo;Assomption, Mgr Alain Harel, vicaire général de Rodrigues, a indiqué qu&rsquo;il &laquo;<em>faut situer les responsabilités</em>&raquo;. &laquo;<em>Il est vrai que j&rsquo;ai été un peu sévère lors de mon homélie, mais j&rsquo;ai aussi lancé un appel à la solidarité en ces moments de grande tristesse</em>&raquo;, a-t-il souligné. Il dit souhaiter que l&rsquo;enquête initiée par le ministère de l&rsquo;Agro-industrie révèle au plus vite ce qui est à l&rsquo;origine de cette maladie à Rodrigues. &laquo;<em>J&rsquo;ai lancé un appel à la solidarité et pour que l&rsquo;élevage des animaux soit relancé après cette épidémie</em>.&raquo;</p>

<p>Il a, dans la foulée, condamné l&rsquo;attitude de ceux qui font &laquo;<em>de l&rsquo;argent sur le malheur des autres</em>&raquo;. Le ministre de l&rsquo;Agro-industrie devait, de son côté, rappeler qu&rsquo;un &laquo;Fact-Finding Committee&raquo; sera mis sur pied. &laquo;<em>Il sera présidé par un</em> Sitting Magistrate. <em>Mon ministère travaillera très vite sur les attributions de ce comité avant de nommer les personnes qui y siégeront</em>&raquo;, a déclaré Mahen Seeruttun. Les membres du comité se rendront à Rodrigues pour entendre les personnes concernées.</p>